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Solidarcité : un tremplin citoyen pour la jeunesse
Quand la vie professionnelle permet de lancer un projet constructif et revalorisant : SOLIDARCITE !Maman de trois enfants, Marie de Dorlodot en est la cheville ouvrière et nous en parle avec passion.Comment est née cette association ? A partir de quels constats ?Le projet d’Année citoyenne Solidarcité est né il y a 25 ans sur la base des constats suivants qui sont encore d’actualité plus de 20 ans après :De nombreux jeunes adultes, bien que fragilisés, se trouvent exclus des dispositifs de l’aide à la jeunesse et doivent dès lors se tourner vers des dispositifs pour adultes (CPAS, OISP ...) ne répondant pas à leurs attentes.Des phénomènes de décrochage scolaire persistants. Par ailleurs, bon nombre des jeunes intégrant l'année citoyenne connaissent et nous livrent un rapport pour le moins conflictuel, désabusé voire douloureux vis à vis d'un système scolaire duquel ils se sont sentis exclus, incompris, voire parfois humiliés, pour des raisons diverses : décrochage, orientation peu pertinente…Les difficultés d’accès, pour les jeunes en difficulté, à des espaces de citoyenneté active.Les occasions de « brassage » social sont de plus en plus ténues, que ce soit à l’école, dans les quartiers ou dans les lieux de loisirs. Cette forme de ghettoïsation de la jeunesse a pour conséquence que certains groupes de jeunes ne se côtoient plus, renforçant les préjugés et les jugements réducteurs.L’identification de logiques cloisonnées dans l’approche des jeunes par les différentes politiques publiques.Ces constats ont amené l’idée de construire à leur intention un programme qui se fixe comme but de donner au plus grand nombre possible de jeunes, filles et garçons, l’opportunité de prendre part à un projet citoyen, tout en contribuant à renforcer la solidarité sous toutes ses formes.Cette idée, c’est l’Année Citoyenne; ce programme, c’est Solidarcité qui compte 8 asbl.L'Année citoyenne Solidarcité a pour principal objectif l’accompagnement social et éducatif de jeunes. Elle vise à favoriser leur développement personnel ainsi que leur intégration dans la société en tant que citoyens responsables, actifs, critiques et solidaires (CRACS).Pour critiquer la société, il faut la connaître. Quel public avez-vous contacté et où ?Les bénéficiaires directs sont des jeunes âgés de 16 à 25 ans aux difficultés personnelles importantes. Il s’agit d’un public pour lequel nous prenons un risque éducatif plus important (gestion quotidienne plus difficile, risque d’échec plus élevé ...) mais qui pourra bénéficier d’une stimulation positive engendrée par le reste du groupe. Ils sont généralement orientés vers notre projet par le secteur de l'Aide à la Jeunesse (36,7%) ou par leur entourage proche (17,4%) ou encore par le secteur de la santé mentale (12%).Le brassage des publics est un élément important à prendre en compte lors de la constitution des équipes. L'hétérogénéité des situations personnelles et des horizons socio-économiques et socioculturels permet la rencontre entre les jeunes qui auraient eu peu de chance de se rencontrer en raison des cloisonnements existants entre les classes sociales.Le projet est ouvert à toutes et tous, tout en se donnant les garanties d'un accès privilégié aux jeunes les plus fragilisés.En ce qui concerne notre public cible pour l'année 2023-2024, ce sont majoritairement des garçons (63%), mineurs.Les bénéficiaires indirects sont les 460 partenaires qui ont bénéficié de l'aide des jeunes volontaires via l'axe "services à la collectivité" du programme de l'année citoyenne, c’est-à-dire toutes les actions entreprises gratuitement par les volontaires au bénéfice de partenaires associatifs. Ces derniers sont, pour la plupart, des associations sans but lucratif défendant des valeurs « humanistes » et qui n’ont pas les moyens humains et/ou financiers pour mener à bien certains de leurs projets. Les services rendus par les volontaires doivent également être considérés comme des réels partenariats ; il ne s’agit en aucun cas de prestations contre rémunération mais bien de moments d’échanges au sein d’un espace de valorisation mutuelle.Comment avez-vous élaboré votre projet pédagogique ?Les jeunes sont regroupés en équipe de huit et accompagnés par un responsable. Ils/elles s’engagent pendant 6 à 9 mois dans un projet dynamique, appelé ‘Année Citoyenne’ reposant sur 3 axes :Un engagement citoyen sous forme de services à la collectivité et d'activités de rencontre :Tout au long du projet, les jeunes réalisent différentes actions de volontariat. Par exemple, retaper les locaux d’une association, distribuer des repas chauds aux plus démunis, participer aux travaux de gestion d’une réserve naturelle, participer à un projet international, etc… 2. Un temps de formations et de sensibilisations :L’action est complétée par un vaste programme éducatif poursuivant deux objectifs majeurs : préparer les volontaires aux actions qu’ils vont entreprendre (initiation aux travaux manuels, initiation aux techniques d’animation, initiation au secourisme… ) ; sensibiliser les volontaires à certaines grandes thématiques de société (développement durable, éducation à la démocratie, respect de la différence, relations Nord-Sud…). 3. Une étape de maturation personnelle :L’engagement volontaire doit aussi être une étape pour soi. Grâce à un encadrement personnalisé, chaque jeune est accompagné dans la construction de son projet post-Solidarcité.L’année citoyenne est orientée autour de 4 objectifs spécifiques :1. Redonner à chaque jeune le goût et la possibilité concrète d’exercer sa citoyenneté de façon active et dynamique;2. Permettre le brassage des publics et favoriser la rencontre de jeunes issus de quartiers différents, de milieux socioculturels différents ;3. Offrir à tous les jeunes un plus pour leur avenir en améliorant leur statut socioprofessionnel ainsi que leur statut personnel ;4. Contribuer au développement associatif et au renforcement du "vivre-ensemble".Comment chaque équipe fonctionne-t-elle ?Nous voulons que les jeunes soient acteurs de leur année : ils co-construisent leur programme en trouvant des partenaires liés à leurs thématiques que ce soit pour des chantiers ou des sensibilisations, Il faut que cela soit win-win pour les jeunes et pour l’association partenaire.Pour les jeunes, cela peut être de la valorisation personnelle, l’ouverture aux différents mondes de la solidarité active, l’acquisition de «savoirs», «savoir-être» et «savoir-faire».Du point de vue des partenaires, c’est la concrétisation de projets qui auront un impact positif sur leurs publics cibles respectifs, ils font découvrir leurs actions.Bachelard a écrit que « le monde entier sans un TU ne peut rien donner » ; l’altérité est donc une construction mutuelle. En tant qu’actrice du projet, vous et vos collègues le ressentez-vous comme tel ?Je suis convaincue que la force du projet est le collectif, car cela encourage une conscience de solidarité et d'entraide par la complémentarité des volontaires au sein des équipes. Cela favorise également l'acquisition d'aptitudes sociales. Pour un jeune qui est perdu, savoir que chaque matin un groupe vous attend pour réaliser une activité est un réel moteur pour sortir de l’isolement. De plus avec Solidarcité, les jeunes s’investissent dans le monde actuel de manière positive. Solidarcité est un projet bienveillant, qui assure un encadrement rapproché du jeune et répondant à ses besoins personnels.En savoir plus ou pour faire un don à notre associationCette altérité, véritable force vive de Solidarcité car elle aide beaucoup de jeunes à relever leur ligne d’horizon, conforte davantage cette remarque d’Albert Jacquard : « La tolérance, c’est accepter la différence, l’altérité, c’est s’intéresser à la différence ».Alors, vous ne trouvez pas que l’optimisme est au rendez-vous en 2025 ?Nous remercions la comtesse Emmanuel de Ribaucourt pour la rédaction de cette interview.
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De la finance aux foyers solidaires : un engagement qui donne du sens
Bernard de la Vallée Poussin Né le 29 octobre 1991 à Saint Germain en Laye (France) Belge & Français AvocatJeune Belge élevé dans un environnement international et multi culturelJe suis très attaché à ma nationalité Belge. Les familles de mes deux parents appartiennent à la noblesse du Royaume de Belgique et comportent certaines personnalités inspirantes.Né en France, j’ai également été élevé dans un environnement international et multiculturel. Depuis mon enfance, j’ai appris à apprécier la richesse de la diversité tout en ayant une affection profonde pour mon identité et mes racines Belges.Avocat engagé au service des acteurs de la croissanceA l’issue d’un double cursus universitaire en droit et finance, entièrement réalisé en France, je suis devenu avocat au Barreau de Paris spécialisé en droit des sociétés. En pratique, j’interviens en qualité de conseil juridique dans des opérations de croissance externe (Fusions-Acquisitions) et d’investissement (Private Equity). Plus spécifiquement, j’ai développé une appétence personnelle pour les opérations de levée de fonds de start-up (Venture Capital). J’ai beaucoup de plaisir à accompagner quotidiennement des dirigeants de groupes internationaux, des investisseurs et des créateurs d’entreprises. Ce sont des personnes passionnées. Leur engagement professionnel est absolu. Et le fruit de leur travail est un pilier de la croissance de notre Economie et participe plus généralement à la construction du Bien Commun.J’ai la chance d’exercer un « métier passion » au service du développement de l’Economie. Toutefois, je reconnais que cette profession nécessite un engagement total et la faculté de savoir repousser ses limites. En effet, certains dossiers nécessitent de travailler de jour comme de nuit, en semaine comme durant le week-end.Cette façon d’exercer ma profession d’avocat fait écho à mon caractère passionné et engagé. J’ai très tôt découvert le plaisir d’apprendre à me surpasser pour réaliser mes rêves.Sur le plan extraprofessionnel, je garde précieusement en mémoire la joie que j’ai ressentie en réalisant l’ascension du Mont-Blanc et la fierté qui m’a habitée en devenant Vice-Champion de France par équipe en saut d’obstacles.J’insiste sur le fait que lors de ces deux expériences, j’ai été mué par la force d’un collectif. Je crois fermement que – tant dans l’environnement professionnel que dans la sphère extraprofessionnelle – le collectif donne du sens et permet de mettre en valeur les individualités qui le compose.La solidarité comme vecteur de croissanceAu cours de l’année 2023-2024, mon cabinet d’avocats (https://www.uggc.com) m’a offert la possibilité d’effectuer un détachement permanent au sein de son bureau en Belgique. Cette expérience m’a permis de m’inscrire au Barreau de Bruxelles (Liste E) et d’approfondir mes connaissances en droit Belge des sociétés. J’ai notamment été impliqué dans plusieurs opérations transfrontalières entre la France et la Belgique.Lors de ce détachement, j’ai également eu la chance de vivre pendant un an au sein de la colocation Lazare. Il s’agit sans aucun doute de l’une de mes plus belles expériences !Lazare (https://www.lazare.eu) est une association d’origine française qui propose des colocations solidaires entre jeunes actifs et anciens sans abris. A Bruxelles, il existe deux maisons Lazare : une première colocation de 10 hommes et une seconde colocation de 12 femmes. Une famille bénévole est responsable de chacune des maisons. Chaque famille responsable habite dans son propre appartement à côté des deux maisons.Au quotidien, nous vivons ensemble, tout simplement. C’est ni plus ni moins qu’une vie en colocation. Nous sommes tous coloc’ au même titre : chacun paye une indemnité d'occupation, la même pour tous (certains bénéficient des aides publiques liées à leur statut).Lazare offre la possibilité de réunir sous un même toit des personnes venant de tout horizon. Certains de mes colocs issus de la galère ont vécu de véritables drames personnels et/ou souffrent d’addiction(s).J’ai été immédiatement séduit par l’intensité et la beauté de cette vie en colocation. La maison Lazare des hommes de Bruxelles est un collectif uni et très attachant qui m’a fait grandir. J’ai énormément appris auprès de mes colocs. A Lazare, on rit beaucoup, on partage également la peine de chaque coloc qui va mal. Mais de jour en jour, on est porté par une joie profonde qui nous habite.La vie en colocation Lazare est compatible avec un engagement professionnel. Ces deux expériences se nourrissent mutuellement. Je suis désormais convaincu que la solidarité et la gratuité sont des vecteurs de croissance.Lazare est une douce folie au cours de laquelle l’extraordinaire est vécu quotidiennement : Lazare permet à des personnes de sortir de la rue ; Lazare répond à la quête de sens qui habite les jeunes actifs ; Lazare inspire à chacun de ses colocs de nouveaux projets personnels et/ou professionnels.De toutes mes expériences, Lazare est ma plus belle aventure !Cette aventure extraordinaire est à portée de main. Chaque personne intéressée peut franchir les portes d’une colocation Lazare (https://www.lazare.eu/devenir-coloc) ou soutenir ce projet (https://www.lazare.eu/faire-un-don).Nous remercions Philippe de Potesta pour la rédaction de cette interview.
Norbert de Ribaucourt : Un itinéraire sous le projecteur
Ce mois-ci, nous braquons les projecteurs sur le comte Norbert de Ribaucourt, dont l’énergie et la créativité éblouissantes ont donné naissance à une entreprise artisanale innovante. Artiste dans l’âme, touche-à-tout, anticonformiste et doté d’une vision claire et réaliste, il place la création au cœur de son quotidien, reléguant au second plan tout ce qui pourrait freiner son inspiration. Son atelier est à l’image de l’artisan : plein à craquer… d’idées. Heureusement, sa radieuse épouse Nathalie, par sa rigueur et son sens de l’organisation, veille à l’équilibre de cette dynamique ardente. Un duo complice et complémentaire, où l’un conçoit et innove pendant que l’autre structure et harmonise.L’aventure commence après quelques expériences dans différentes entreprises, en 2012 se sentant peu à peu s'éteindre sous le poids de la routine, Norbert décide de mettre à profit ce que son parcours académique lui a offert : l’électromécanique et les relations publiques. Il se lance alors à son compte grâce au programme Job Yourself, une couveuse d'entreprises qui éclaire la voie des nouveaux entrepreneurs en les libérant des contraintes administratives initiales. De cette liberté naît Novatrade, une entreprise spécialisée dans l’éclairage.Dès ses débuts, Norbert s’investit pleinement : conseil, vente, installation des produits… Rien ne lui échappe. Son ambition initiale ? Proposer des lampes démontables dans lesquelles le système d’éclairage "retrofit" peut être remplacé ou réparé, limitant ainsi le gaspillage. Rapidement, son attention se porte sur l’amélioration du CRI (Color Rendering Index) et de la température Kelvin, afin d’obtenir une lumière aussi naturelle qu’une bougie (2200 Kelvin) tout en offrant la possibilité de s’adapter à la clarté du jour ou même de contrer le clair de lune si nécessaire (6500 Kelvin). Il ne s’arrête pas là et travaille sur l’étanchéité de ses luminaires, atteignant l’indice IP65, garantissant une protection contre la poussière et l’humidité.Comme tout entrepreneur, il débute dans l’ombre : porte-à-porte pour sensibiliser aux avantages économiques des LED, puis bouche-à-oreille, avant de puiser son inspiration à l’international. Salons de Francfort, designers italiens, tendances du marché : il observe, analyse et affine sa vision avant de concevoir ses propres luminaires en laiton.Pourquoi le laiton ? Ce matériau noble résiste à la corrosion et est recyclable. De plus, sa patine capte la lumière et crée des jeux de reflets subtils et fascinants. Idéal pour les environnements extérieurs comme intérieurs, il incarne la robustesse et l’élégance intemporelle. Présentée sous la marque « Novatrade Lighting », Norbert propose désormais des appliques, spots, hublots, encastrés, plafonniers et bien sûr, son fameux "Zapa".Véritable étoile modulable de la gamme, le "Zapa" incarne l’innovation signée Norbert. Disponible avec une base en laiton, une tige longue ou un étrier, ce projecteur LED de 1W ou 1,5W est doté d’une tête pivotante à 180°, s’adaptant ainsi à toutes les exigences : illumination de parterres, jeux d’ombres, mise en valeur d’objets, d’arbres, etc.Depuis 2020, Novatrade Lighting multiplie les collaborations avec des architectes paysagistes, architectes et décorateurs. L’entreprise intervient sur des projets en Belgique, sur la Côte d’Azur, ainsi qu’en Suisse et au Portugal : son rayonnement dépasse largement les frontières.Un métier, trois expertises :Concepteur lumière : il analyse le projet, visite le site et écoute les attentes du client pour proposer une étude d’éclairage harmonieuse et esthétique.Distributeur d’éclairage : il propose une large gamme de luminaires d’intérieur et d’extérieur, sélectionnant des marques reconnues et des designers émergents, tout en développant sa propre ligne en laiton.Fabricant sur mesure : il conçoit des luminaires adaptés aux besoins spécifiques de chaque projet, alliant technologie et esthétique raffinée.Un faisceau d'indices concordants témoigne de son expertise : des solutions lumineuses sur mesure et des ambiances sculptées avec finesse. Brillant !Qu'il s'agisse d’expositions (photographes, antiquaires, etc.), d’événements, de vitrines, d’habitations privées, de festivités ou de salons, cet « Artisan de l'invisible » crée des ambiances, met en valeur les scènes et guide l'attention du public grâce à son art de l’éclairage. Qu'il intègre la lumière naturelle ou artificielle de manière innovante et esthétique, ou qu'il utilise les rayons de ces dernières pour sublimer jardins, sujets ou objets, il conçoit, distribue et fabrique l'éclairage sur mesure… Un maître des lumières en somme.https://www.novatrade.behttps://www.novatradelighting.comNous remercions le comte Pierre-Alexandre de Lannoy pour la rédaction de cet article.
Solidarcité : un tremplin citoyen pour la jeunesse
Quand la vie professionnelle permet de lancer un projet constructif et revalorisant : SOLIDARCITE !Maman de trois enfants, Marie de Dorlodot en est la cheville ouvrière et nous en parle avec passion.Comment est née cette association ? A partir de quels constats ?Le projet d’Année citoyenne Solidarcité est né il y a 25 ans sur la base des constats suivants qui sont encore d’actualité plus de 20 ans après :De nombreux jeunes adultes, bien que fragilisés, se trouvent exclus des dispositifs de l’aide à la jeunesse et doivent dès lors se tourner vers des dispositifs pour adultes (CPAS, OISP ...) ne répondant pas à leurs attentes.Des phénomènes de décrochage scolaire persistants. Par ailleurs, bon nombre des jeunes intégrant l'année citoyenne connaissent et nous livrent un rapport pour le moins conflictuel, désabusé voire douloureux vis à vis d'un système scolaire duquel ils se sont sentis exclus, incompris, voire parfois humiliés, pour des raisons diverses : décrochage, orientation peu pertinente…Les difficultés d’accès, pour les jeunes en difficulté, à des espaces de citoyenneté active.Les occasions de « brassage » social sont de plus en plus ténues, que ce soit à l’école, dans les quartiers ou dans les lieux de loisirs. Cette forme de ghettoïsation de la jeunesse a pour conséquence que certains groupes de jeunes ne se côtoient plus, renforçant les préjugés et les jugements réducteurs.L’identification de logiques cloisonnées dans l’approche des jeunes par les différentes politiques publiques.Ces constats ont amené l’idée de construire à leur intention un programme qui se fixe comme but de donner au plus grand nombre possible de jeunes, filles et garçons, l’opportunité de prendre part à un projet citoyen, tout en contribuant à renforcer la solidarité sous toutes ses formes.Cette idée, c’est l’Année Citoyenne; ce programme, c’est Solidarcité qui compte 8 asbl.L'Année citoyenne Solidarcité a pour principal objectif l’accompagnement social et éducatif de jeunes. Elle vise à favoriser leur développement personnel ainsi que leur intégration dans la société en tant que citoyens responsables, actifs, critiques et solidaires (CRACS).Pour critiquer la société, il faut la connaître. Quel public avez-vous contacté et où ?Les bénéficiaires directs sont des jeunes âgés de 16 à 25 ans aux difficultés personnelles importantes. Il s’agit d’un public pour lequel nous prenons un risque éducatif plus important (gestion quotidienne plus difficile, risque d’échec plus élevé ...) mais qui pourra bénéficier d’une stimulation positive engendrée par le reste du groupe. Ils sont généralement orientés vers notre projet par le secteur de l'Aide à la Jeunesse (36,7%) ou par leur entourage proche (17,4%) ou encore par le secteur de la santé mentale (12%).Le brassage des publics est un élément important à prendre en compte lors de la constitution des équipes. L'hétérogénéité des situations personnelles et des horizons socio-économiques et socioculturels permet la rencontre entre les jeunes qui auraient eu peu de chance de se rencontrer en raison des cloisonnements existants entre les classes sociales.Le projet est ouvert à toutes et tous, tout en se donnant les garanties d'un accès privilégié aux jeunes les plus fragilisés.En ce qui concerne notre public cible pour l'année 2023-2024, ce sont majoritairement des garçons (63%), mineurs.Les bénéficiaires indirects sont les 460 partenaires qui ont bénéficié de l'aide des jeunes volontaires via l'axe "services à la collectivité" du programme de l'année citoyenne, c’est-à-dire toutes les actions entreprises gratuitement par les volontaires au bénéfice de partenaires associatifs. Ces derniers sont, pour la plupart, des associations sans but lucratif défendant des valeurs « humanistes » et qui n’ont pas les moyens humains et/ou financiers pour mener à bien certains de leurs projets. Les services rendus par les volontaires doivent également être considérés comme des réels partenariats ; il ne s’agit en aucun cas de prestations contre rémunération mais bien de moments d’échanges au sein d’un espace de valorisation mutuelle.Comment avez-vous élaboré votre projet pédagogique ?Les jeunes sont regroupés en équipe de huit et accompagnés par un responsable. Ils/elles s’engagent pendant 6 à 9 mois dans un projet dynamique, appelé ‘Année Citoyenne’ reposant sur 3 axes :Un engagement citoyen sous forme de services à la collectivité et d'activités de rencontre :Tout au long du projet, les jeunes réalisent différentes actions de volontariat. Par exemple, retaper les locaux d’une association, distribuer des repas chauds aux plus démunis, participer aux travaux de gestion d’une réserve naturelle, participer à un projet international, etc… 2. Un temps de formations et de sensibilisations :L’action est complétée par un vaste programme éducatif poursuivant deux objectifs majeurs : préparer les volontaires aux actions qu’ils vont entreprendre (initiation aux travaux manuels, initiation aux techniques d’animation, initiation au secourisme… ) ; sensibiliser les volontaires à certaines grandes thématiques de société (développement durable, éducation à la démocratie, respect de la différence, relations Nord-Sud…). 3. Une étape de maturation personnelle :L’engagement volontaire doit aussi être une étape pour soi. Grâce à un encadrement personnalisé, chaque jeune est accompagné dans la construction de son projet post-Solidarcité.L’année citoyenne est orientée autour de 4 objectifs spécifiques :1. Redonner à chaque jeune le goût et la possibilité concrète d’exercer sa citoyenneté de façon active et dynamique;2. Permettre le brassage des publics et favoriser la rencontre de jeunes issus de quartiers différents, de milieux socioculturels différents ;3. Offrir à tous les jeunes un plus pour leur avenir en améliorant leur statut socioprofessionnel ainsi que leur statut personnel ;4. Contribuer au développement associatif et au renforcement du "vivre-ensemble".Comment chaque équipe fonctionne-t-elle ?Nous voulons que les jeunes soient acteurs de leur année : ils co-construisent leur programme en trouvant des partenaires liés à leurs thématiques que ce soit pour des chantiers ou des sensibilisations, Il faut que cela soit win-win pour les jeunes et pour l’association partenaire.Pour les jeunes, cela peut être de la valorisation personnelle, l’ouverture aux différents mondes de la solidarité active, l’acquisition de «savoirs», «savoir-être» et «savoir-faire».Du point de vue des partenaires, c’est la concrétisation de projets qui auront un impact positif sur leurs publics cibles respectifs, ils font découvrir leurs actions.Bachelard a écrit que « le monde entier sans un TU ne peut rien donner » ; l’altérité est donc une construction mutuelle. En tant qu’actrice du projet, vous et vos collègues le ressentez-vous comme tel ?Je suis convaincue que la force du projet est le collectif, car cela encourage une conscience de solidarité et d'entraide par la complémentarité des volontaires au sein des équipes. Cela favorise également l'acquisition d'aptitudes sociales. Pour un jeune qui est perdu, savoir que chaque matin un groupe vous attend pour réaliser une activité est un réel moteur pour sortir de l’isolement. De plus avec Solidarcité, les jeunes s’investissent dans le monde actuel de manière positive. Solidarcité est un projet bienveillant, qui assure un encadrement rapproché du jeune et répondant à ses besoins personnels.En savoir plus ou pour faire un don à notre associationCette altérité, véritable force vive de Solidarcité car elle aide beaucoup de jeunes à relever leur ligne d’horizon, conforte davantage cette remarque d’Albert Jacquard : « La tolérance, c’est accepter la différence, l’altérité, c’est s’intéresser à la différence ».Alors, vous ne trouvez pas que l’optimisme est au rendez-vous en 2025 ?Nous remercions la comtesse Emmanuel de Ribaucourt pour la rédaction de cette interview.
Du microscope au télescope
Interroger à ce sujet le baron Yves Jongen, ingénieur en électronique et en physique nucléaire, passionné d’astronomie et d’astrophotographie, fut une aubaine ! Se partageant entre Louvain-la-Neuve, le Vaucluse et le Chili où se situent ses télescopes, il a accepté de nous expliquer son parcours.En tant qu’ingénieur en électronique et en physique nucléaire, vous avez, dès la fin de vos études (1970), dirigé à Louvain-la-Neuve, le centre de recherches du cyclotron. De quoi s’agit-il ?Pour créer un point d’attraction sur le nouveau campus, l’UCL décide que le premier bâtiment sera le « centre de recherches du cyclotron ». Je termine à ce moment mes études avec un double diplôme : électronique et physique nucléaire, et je suis engagé par l’UCL comme responsable technique de ce nouveau centre de recherchesComment en êtes-vous arrivé à redessiner le cyclotron pour l’adapter aux utilisations cliniques ?Même si le centre de recherche du cyclotron de l’UCL était prévu au départ uniquement pour les recherches en physique nucléaire, les physiciens de l’UCL, menés par Pierre Macq ont partagé leur outil avec des chercheurs d’autres disciplines et, sous l’impulsion du Docteur André Wambersie, responsable de la radiothérapie aux cliniques universitaires Saint Luc, nous avons développé une nouvelle méthode de radiothérapie du cancer utilisant des faisceaux de neutrons.En 1982 et 1983, j’ai effectué un séjour sabbatique au « Lawrence Berkeley National Laboratory ». Ce séjour a été pour moi l’occasion de réfléchir en profondeur à mon métier de développeur de cyclotrons. Il m’est apparu très clairement que nous arrivions à la fin de l’âge d’or du cyclotron utilisé comme outil de recherche en physique nucléaire. Il fallait donc repartir d’une feuille blanche, et reprendre à zéro le dessin du cyclotron. C’est la tâche à laquelle je me suis attelé à Berkeley d’abord, puis de retour à Louvain-la-Neuve avec mon équipe au centre de recherche du cyclotron. Avec l’équipe du CRC, nous dessinons un nouveau type de cyclotron pour la production de radioisotopes, dont les performances devraient être très supérieures à ce qui existait à l’époque. Mais aucun industriel belge n’est intéressé à construire et à commercialiser cette nouvelle machine. C’est alors que nait l’idée de fonder une société, qui sera un spin-off de l’université pour réaliser et commercialiser notre nouveau dessin de cyclotron. La société est fondée en mars 1986, et s’appellera Ion Beam Applications, ou IBA.Que représente IBA aujourd’hui ?IBA, aujourd’hui, c’est avant tout 2200 collaborateurs, dont un peu plus de 1000 à Louvain-la-Neuve et le reste un peu partout dans le monde. Le chiffre d’affaires annuel excède 400 M€. A côté des cyclotrons pour la production de radioisotopes médicaux, ou nous sommes toujours un des leaders mondiaux, IBA est aussi devenu le leader mondial dans les équipements pour la thérapie du cancer au moyen de faisceaux de protons : la protonthérapie. Cette méthode de traitement permet de mettre la dose de rayonnement dans la tumeur visée, en mettant beaucoup moins de rayonnement dans les tissus sains proches de la tumeur. De ce fait, les effets secondaires de la radiothérapie sont fortement réduits. Aujourd’hui, près de 150.000 patients ont été traité avec les équipements de protonthérapie d’IBAMais IBA n’est pas qu’une pépite technologique, c’est aussi une entreprise qui montre l’exemple par son rôle social dans le monde économique belge. Le premier actionnaire d’IBA est une société holding coopérative des employés et cadres de la société. IBA a été la première société cotée belge a gagner le prestigieux label de « B Corporation » qui reconnait les sociétés les plus avancées dans le domaine du rôle social des entreprises.Le cosmos et les galaxies lointaines ont aussi capté et captivé votre regard et vos recherches. Comment étudiez-vous le ciel et comment le photographiez-vous ? Je suis arrivé à l’astronomie un peu par hasard, mais c’est devenu une réelle passion pour moi. Je me suis installé un observatoire astronomique en Provence, avec un beau télescope que je peux programmer à distance, sur internet. Et puis, il y a presque 6 ans, je me suis installé un second télescope au sommet d’une montagne au Chili, dans une « ferme à télescopes » créée par deux français. Ce deuxième télescope au Chili, je le programme aussi à distance par internet. Durant des années, j’ai fait de l’astrophotographie, pour montrer les couleurs extraordinaires des nébuleuses et des galaxies lointaines. Et puis, ma vocation de physicien a pris le dessus, et je suis passé à l’astrophysique. Depuis plusieurs années, j’étudie les exoplanètes, c’est-à-dire les planètes qui tournent autour d’autres étoiles que notre soleil, et je mesure avec précision le moment où elles passent devant leur étoile, ce qui permet d’étudier précisément leur orbite et permet parfois de détecter la présence d’autres planètes, pas encore observées, autour de cette étoile.Conclusion : Certains d’entre nous parlent encore de la théorie de la relativité d’Einstein. Mais pour moi, ce n’est pas une théorie, c’est une réalité de ma vie quotidienne ! Si nous ne tenons pas compte précisément des effets relativistes dans nos calculs d’astrophysique, les résultats seront faux : tant dans le domaine de l’infiniment petit que dans le domaine de l’infiniment grand, les mêmes lois nous régissent. Nous remercions Claire de Ribaucourt pour cet article
Profession : juge de paix
Frédéric de Montpellier d’Annevoie de Villermont Licencié en droit et titulaire d’un DES en droit de l’environnement et droit public immobilier, j’ai entamé et poursuivi une carrière d’avocat au barreau de Namur dans un cabinet généraliste, durant dix ans; après la réussite de l’examen d’aptitude professionnelle à la magistrature en 2011, j’ai été nommé substitut du Procureur du roi près le tribunal de première instance de Neufchâteau, avant d’être nommé quatre années plus tard, soit début 2017, juge de paix du canton de Thuin.Philippe de Potesta : Quels aspects de la magistrature vous ont semblé complémentaires ou différents de votre passé d’avocat ? Frédéric de Montpellier : Le barreau et ses trois premières années de stage constitue à mon sens la meilleure école pour un jeune juriste, qui, dans des domaines et des situations très variés et parfois tragiques, va conseiller son client, défendre ses intérêts, le cas échéant dans le cadre d’une procédure contentieuse. D’une certaine façon l’avocat est le premier juge d’un dossier qu’il jaugera et tâchera d’orienter. Le substitut du procureur, qui s’occupe essentiellement des matières pénales, soit qui touchent à l’ordre public, dirige les enquêtes et initie s’il y a lieu les poursuites devant les tribunaux. Bien plus qu’un avocat de l’accusation, il propose une solution de justice en qualité de garant de l’intérêt général. Enfin, un magistrat du siège, tel qu’un juge de paix, a pour mission de trancher les litiges qui lui sont soumis par les parties au procès. Il apporte une solution juridique finale au dossier, sous réserve d’un éventuel recours.PH de P : Comment se déroule une journée typique dans l’exercice de vos responsabilités ?F de M : Le Juge de paix est un juge de proximité comme on dit dans le jargon. Il est revêtu d'une juridiction contentieuse (par exemple les baux, le droit des biens, les copropriétés etc) et d'une juridiction gracieuse (protection des personnes vulnérables, soit les mineurs, les majeurs incapables et les malades mentaux). Chaque semaine, je tiens une audience d’introduction ou de plaidoiries, une audience de conciliation, une audience de cabinet (la protection des personnes), des vues des lieux généralement avec expert (architecte, géomètre, forestier ou agricole), des visites en maison de repos ou dans les hôpitaux (protection des personnes). Soit un quotidien partagé entre le travail purement intellectuel (rédaction de jugements) et un travail de terrain au contact des justiciables où la mission de conciliateur du juge de paix prend tout son sens. Lorsque le juge de paix exerce sa juridiction gracieuse (mineurs, protections des incapables majeurs, des malades mentaux), il est fréquent qu’il tente de mettre du baume sur des relations humaines abîmées ou les blessures de personnes désespérées. Ces contacts permettent parfois de parvenir à leur dire qu’elles sont uniques, et que la grandeur et le sens d’une vie ne se mesurent pas à la performance ou la richesse mais à l’amour que l’on répand, d’abord vers nos proches. Et parfois on assiste à des miracles !Ph de P : Selon vous, quels sont les enjeux majeurs pour la justice face aux mutations de notre société ?F de M : Plusieurs éléments sont essentiels pour qu’une justice efficace soit rendue. Une société juste ne peut exister que si les magistrats ont la capacité de remplir leur rôle dans des conditions optimales. Ces dernières années, on a souvent déploré le sous-financement de la justice. Par ailleurs, l’indépendance fonctionnelle du pouvoir judiciaire doit être garantie, lequel doit être protégé des pressions indues du pouvoir exécutif (on évoque par exemple le fait que les fonctionnaires fédéraux puissent être un jour passé au screening de la Sûreté de l’État). Une autre source d’inquiétude pourrait être consécutive à l’adoption de législations qui attaquent la dignité et l’intégrité humaine, notamment en matière éthique. A l’instar de l’objection de conscience des médecins, qui est de plus en plus remise en cause, le magistrat pourrait être confronté à des cas de conscience.Ph. de P. : Merci beaucoup à vous, Frédéric , de nous avoir partagé votre amour du métier ainsi que vos réflexions à propos de la justice et de notre société actuelle .Interview réalisé par Philippe de Potesta
L’Everest de la presse écrite et de nos démocraties
Les défis actuels de la presse écrite ne sont pas minces : ils sont titanesques. Le bon fonctionnement de nos démocraties repose directement sur la lucidité des opinions publiques par rapport aux grands enjeux de nos sociétés. Or, l’Histoire montre combien la manipulation des opinions publiques est possible, et peut mener à des dérives catastrophiques. La presse libre a joué historiquement un rôle pivot dans les sociétés démocratiques ; grâce à ses rédactions professionnelles, aux grands faits de société, aux débats, à la vie politique, sociale et économique…Un gouvernement vantera toujours son bilan, une entreprise communiquera toujours sur ses actions positives, un parti politique exprimera toujours son analyse des enjeux dans la perspective de son idéologie, idem pour un syndicat. La presse indépendante n’est pas juge et partie. Ses journalistes sont formés à l’esprit critique, bien sûr, la presse n’est pas exempte de biais et d’erreur, mais structurellement, elle n’a des comptes à rendre qu’à ses lecteurs. La qualité de son travail est le gage de sa crédibilité et de son succès. Et ce qui confère à la presse sa liberté, c’est son autonomie économique, c’est en effet grâce aux lecteurs abonnés (au journal ou aux éditions digitales) ou qui achètent leur journal, ainsi qu’aux annonceurs publicitaires, que les journaux peuvent rémunérer les journalistes, agences de presse et tous les autres services indispensables, sans dépendre d’un pouvoir public – politique subsidiant, susceptible d’interférer dans cette autonomie d’action. Une concurrence destructriceSous l’Ère de la presse papier, les revenus étaient au rendez-vous avec un journal papier que les lecteurs achetaient en grand nombre. Le produit se plagiait difficilement. Et puis, surtout, les pouvoirs publics ne le concurrençaient pas. Sous l’Ère internet, le modèle économique a radicalement changé. Les médias internet se commercialisent difficilement, leurs contenus sont facilement plagiés, et les pouvoirs publics leur font une concurrence destructrice. Depuis le début des années 2000, les éditeurs de presse ont investi dans le développement des médias digitaux, sites internet et applications mobiles. Les audiences sur ces médias digitaux sont devenues très importantes, plus importantes qu’elles ne l’étaient sous l’Ère papier. Mais voilà, les revenus générés par cette économie digitale de la presse restent encore aujourd’hui insuffisants pour couvrir les coûts de production et de diffusion des contenus rédactionnels. Et le gouvernement de la Vivaldi, en supprimant brutalement la concession postale pour la distribution des journaux, a porté un coup catastrophique à la presse, à tel point qu’aujourd’hui, les éditeurs ne savent pas comment ils pourront poursuivre l’activité de presse papier au-delà de 2026. Sans une modification majeure des modalités de distribution, le coût du portage des abonnements papier à domicile deviendra trop élevé pour de nombreuses zones géographiques. En ce début 2025, force est de constater que les autorités publiques à tous les niveaux, européens, belges, communautaires, sont en échec quant à la création d’un cadre juridique qui permette à la presse de trouver son modèle économique à l’Ère digitale. À titre d’exemples, la Communauté française (FWB) mène une concurrence destructrice via le site de la RTBF qui freine le marché payant de la presse en ligne, le gouvernement fédéral a supprimé la concession postale avec pour conséquence une explosion des coûts de distribution, l’Europe et la Belgique n’arrivent pas à prendre des mesures juridiques efficaces pour assurer une juste rémunération des contenus de la presse spoliés par les plateformes internationales et les acteurs de l’intelligence artificielle ? Enfin, les autorités de protection de la vie privée rendent très difficile la collecte des données indispensables pour commercialiser les sites d’information. Ère des fake newsLes réseaux sociaux ont permis l’explosion de toutes les formes de manipulations de l’information, depuis les puissances étrangères, en passant par les complotistes, et activistes. Alors qu’en face de ce tsunami de fake news, il faudrait renforcer la presse indépendante, c’est – vous l’aurez compris - l’inverse qui se passe. Le Brexit, les victoires de Donald Trump, l’assaut meurtrier du Capitole, la propagande du Kremlin, les théories complotistes, certaines polémiques autour du Covid, et la montée des populismes de gauche comme de droite témoignent des conséquences inquiétantes de la propagation des fake news. Avec l’intelligence artificielle, nous entrons dans une nouvelle Ère de la manipulation, les montages photos, vidéos, sons, seront monnaie courante, il sera de plus en plus difficile de distinguer le vrai du faux. Dans un tel contexte, on peut penser que les citoyens se référeront de plus en plus aux sources crédibles, professionnelles d’information. On assiste toutefois à deux mouvements contradictoires, alors que les sources d’information professionnelle deviennent de plus en plus importantes pour éviter d’être pollué par les fake news, une partie significative de la population préfère partager des fake news que des informations vérifiées … Infime espoirLa victoire de Donald Trump et l’ascension politique d’Elon Musk (patron du réseau X) ont poussé le dirigeant de Meta à changer de cap : son groupe ne compte plus vérifier la véracité des publications diffusées sur Facebook ou Instagram. L’ouverture des vannes sur X a déjà transformé l’ex-Twitter en une décharge publique. Ces politiques, favorables à l’extrême droite et au populisme, menacent la résilience et les fondements de nos démocraties : rejet des politiques, critique des médias traditionnels, polarisation violente de la société, avec des violences verbales et physiques à la clé. Nos pays se trouvent ainsi fragilisés par leur dépendance aux géants technologiques américains et par l’addiction aux plateformes comme X, Facebook et Instagram. Les patrons des GAFAM pourraient devenir les faiseurs de rois des mouvements radicaux et extrémistes. C’est l’heure du crash-test. Il est désormais évident que les réseaux sociaux sont des armes politiques redoutables. Leurs algorithmes nous enferment dans nos convictions ou nous noient dans les eaux troubles du complotisme et du mensonge éhonté, répété et assumé. Cependant, cette évolution pourrait se retourner contre eux pour autant qu’un sursaut de lucidité habite une majorité de citoyens, les grands annonceurs publicitaires et les gouvernements. La seule réponse aux fake news, c’est une information de qualité en abondance, grâce à un secteur de la presse libre florissant. Pour cela, nos démocraties ont besoin de citoyens en grands nombres qui s’abonnent à une presse de qualité de leur choix, nos démocraties ont besoin d’acteurs économiques responsables, qui investissent leurs budgets marketing dans des médias de qualité, nos démocraties ont besoin de gouvernants qui adoptent des mesures qui permettent l’émergence d’une économie digitale de la presse. L’opportunité d’un revirement historique existe. Reste à la saisir… Dorian de MeeûsRédacteur en chef de La Libre Belgique
Fleur de Changy nous parle du 5e Salon des Arts et du Terroir qui se tiendra à l’ANRB les 15 et 16 février prochains. Une merveilleuse célébration de créativités et de saveurs grâce à la présence de nos membres exposants.
Philippe de Potesta : bonjour Fleur, le prochain Salon des Arts et du Terroir aura bientôt lieu. Vous nous en dites un peu plus ?Fleur : bien volontiers ! Les 15 et 16 février prochains s’ouvriront les portes de la 5e édition de cette exposition. Cette année, nous l’agrémentons d’une nouveauté : les 30 artistes seront accompagnés d’artisans culinaires ! Ce sera l’occasion de découvrir 35 talents toute disciplines artistiques, styles et matériaux confondus, bons amateurs et professionnels, et de goûter à leurs délicieux produits. Philippe : comment sélectionnez-vous les artistes qui exposeront ? D’après un thème particulier ? Fleur : l’idée première est de mettre en avant les talents des membres et tout l’or qu’ils ont dans les doigts. La sélection faite parmi les nombreuses candidatures reçues chaque année n’est franchement pas facile. Nous essayons chaque fois de faire en sorte que les visiteurs, lors de leur visite, aient tous une étincelle pour une œuvre, un style, un matériau, un artiste. Cette année, ils y découvriront donc autant des portraitistes, que des sculpteurs animaliers, paysagistes, photographes, de l’art abstrait, des toiles conçues en matériaux de récupération… Ou encore des supports très particuliers tels que des œuvres lumineuses. L’éventail des disciplines artistiques est donc très large et sans thème particulier si ce n’est présenter les talents des membres de l’Association.Du côté des artisans culinaires, nous avons spécifiquement choisi des petites entreprises : l’artisanal sera donc au rendez-vous. Le savoir-faire et l’amour de ces producteurs pour des ingrédients purs et naturels valent à eux seuls le détour ! Ils sont pour la plupart les producteurs-transformateurs de ce que Dame Nature fait pousser dans leurs potagers, vergers, oliveraies ou vignobles… En prévision de la 6e édition, il est peut-être bon de préciser aux lecteurs que les candidatures peuvent être posées par des membres, leur conjoint et leurs enfants. Les exposants ne sont donc pas tous nécessairement de la noblesse.En ce qui concerne le rayonnement de tous ces exposants, ils ont chacun invité tous leurs clients, professeurs, élèves, etc. à venir admirer leurs dernières œuvres. Cette manifestation est donc ouverte à tous, membres et non-membres, amateurs d’art, de délices… et de patrimoine : la maison du « 25 » est un splendide écrin pour ce type d’exposition !Philippe : si je comprends bien, chaque édition est donc bien différente des précédentes…Fleur : effectivement ! Les Salons des Arts se suivent, mais ne se ressemblent pas. Depuis 2017, nous présentons 24 « nouveaux » artistes et artisans lors de chaque édition, dont certains grands noms de l’art. Les techniques, supports, matériaux… Changent donc à chaque fois. Comme dit plus haut, cette année, les arts graphiques seront assortis des arts culinaires : nous profiterons également de l’espace des JNB tout fraîchement rénové pour présenter des exposants qui raviront les pupilles et les papilles de nos visiteurs ! Du côté des coulisses, l’équipe organisatrice a également évolué : lors des premières éditions, le duo formé avec le baron Henry d’Anethan, alors Secrétaire général, a très bien fonctionné. Depuis quelques mois, un quatuor très féminin a pris place avec Madame Amaury de Troostembergh, Vice-Présidente, Madame Caroline Siraut et Mademoiselle Yolande de Borchgrave, du secrétariat. And last but not least, il est important de signaler que, comme plusieurs activités phares de l’ANRB, l’organisation bénévole permet de verser des bénéfices plus conséquents à Solidaritas.Philippe : observez-vous en général des ventes sur place ou des opportunités pour les exposants ?Fleur : oh oui ! À chaque édition, la plupart des exposants vendent une ou plusieurs œuvres. C’est notre petite récompense : nous aurons réussi à attirer l’attention des amateurs sur l’un ou l’autre talent jusqu’au point qu’il souhaite en garnir son intérieur. Nous espérons toujours que l’un ou l’autre galeriste y fasse aussi quelques repérages… Les 600 à 800 visiteurs présents à chaque édition montrent également tout l’intérêt du public pour ces grands talents. Philippe : le mot de la fin ?Fleur : comme organisatrices, nous n’avons vu la plupart des œuvres qu’en photos. Nous sommes impatientes d’y être parce que, comme chaque exposition, ce week-end artistique sera haut en couleur !5e Salon des Arts et du Terroir, les samedi 15 et dimanche 16 février de 10h30 à 18h30 au siège de l’ANRB. 8€ l’entrée pour les membres, 10€ pour les non-membres, gratuit <18 ans.Merci chère Fleur de nous avoir donné ces très intéressants renseignements qui permettront de mieux comprendre notre visite de ce Salon des Arts. Interview réalisé par Philippe de PotestaPlus d'informations
Un Amiral à la tête de de l’Institut Royal Supérieur de Défense
Même si les Amiraux commencent leur carrière au sein de la Marine avec un passage à bord de nos bâtiments de guerre, ils la poursuivent souvent dans des fonctions d’Etat-major et de direction au sein de la Défense. Ainsi, l’Amiral de flottille Baudouin Coppieters de Gibson a repris depuis peu les fonctions de Directeur Général de l’Institut Royal Supérieur de Défense. Né à Bruxelles en 1970, messire Baudouin Coppieters de Gibson, issu d’une ancienne famille originaire de Courtrai, incarne une longue tradition d’attachement au service de notre Royaume. En 1994, il obtint un diplôme d’ingénieur civil en télécommunications à l’École Royale Militaire (ERM) avant de suivre la formation d’officier de marine à l’École d’application de la marine. L’année suivante, il épousa Anastasie de Ghellinck d’Elseghem, avec laquelle il partage une vie familiale heureuse, enrichie par leurs quatre enfants.Issu d’une lignée militaire, Baudouin ne tarda pas à montrer un intérêt marqué pour les forces armées, perpétuant ainsi les traditions familiales. Son père, Xavier Coppieters de Gibson, ingénieur polytechnicien, fut colonel breveté d’État-Major (BEM), tandis que son grand-père maternel, le comte Maurice de Lannoy, servit comme lieutenant-colonel d’artillerie.Promu lieutenant de vaisseau en septembre 2000, il suit un postgraduat en ingénierie des systèmes d’information à l’École nationale supérieure des techniques avancées de Paris, qui lui confère, en 2002, le brevet d’ingénieur du matériel militaire. Suite à cette formation il rejoint la Direction Générale des Ressources Matérielles (DGMR) et suit ensuite le cours pour candidats officiers supérieurs au Collège de défense. Début 2008, il rejoint le Primula comme commandant en second. Il en devient le commandant en juillet de la même année, participant à des missions nationales et internationales. En 2010, il devient chef de la sous-section lutte anti-mines à la direction générale des ressources matérielles.En juin 2014, il devient commandant en second de la frégate Léopold 1er, participant à l’opération Atalante et à un programme dans le golfe de Guinée. Fin 2015, il lance le projet de renouvellement des capacités de lutte anti-mines, qui aboutit, en mars 2019, à l’attribution des contrats pour 12 navires équipés de drones au consortium Belgian Naval & Robotics.Le 15 mai 2019, il devient commandant de la frégate Louise-Marie et rejoint ensuite l’État-major jusqu’en juillet 2024 dans la gestion des systèmes navals et les programmes de renouvellement des capacités maritimes.Il est finalement nommé directeur général de l’Institut royal supérieur de défense, qui est, pour le ministère de la Défense, d’une part le centre d’étude et de réflexion dans le domaine de la sécurité et de la défense, et d’autre part le coordinateur et le facilitateur des activités dans le domaine de la recherche, du développement et de l'innovation.En Belgique, le grade d’amiral de flottille est le premier grade parmi les officiers amiraux.Au nom de tous ses membres, l’ANRB félicite chaleureusement Baudouin Coppieters de Gibson pour sa nomination et lui souhaite bon vent dans ses nouvelles fonctions, en particulier à l’heure où la Marine belge se prépare à relever les défis stratégiques de demain.Nous remercions le comte Pierre-Alexandre de Lannoy pour la rédaction de cet article.
Monsieur Adriaan Jacobovits de Szeged, ancien ambassadeur, entre autre, en poste en Russie, Ukraine et Moldavie, était l’invité des Conférences des Midis Culturels.
Il avait choisi comme thème de sa conférence : "La situation politique en Russie aujourd’hui ". Retrouvons ici les grandes lignes de son développement. Adriaan Jacobovits de Szeged a débuté sa conférence en affirmant que, bien que la Russie soit en partie située en Europe, elle n’est pas occidentale. Il a cité son professeur russe à l’université de Leyde, qui disait que la Russie devait être perçue comme un monastère, avec sa propre religion et sa propre culture. Selon cette vision, les habitants de ce "monastère" sont convaincus que leur culture est supérieure à celle d’un Occident qu’ils jugent décadent. Ce "monastère" est protégé de son environnement hostile par une force armée.L’orateur a souligné la résilience du peuple russe, sa patience — une qualité dont, selon eux, nous pourrions tirer des enseignements — et l’absence de la mentalité américaine « Si vous pouvez l’imaginer, vous pouvez le faire. » Pour les Russes, l’homme est soumis au destin, contre lequel il est inutile de lutter. L’influence de l’Église à travers les siècles a probablement joué un rôle à cet égard : Dieu décide, et il faut accepter son sort. L’individu se soumet à l’État, qui est vu comme seul capable de subvenir à ses besoins.Bien sûr, ce sont là des généralités. Heureusement, il existe des exceptions individuelles.Le régime actuel de la Russie, où le pouvoir est concentré entre les mains des services secrets dirigés par Poutine, est exceptionnel, même pour la Russie. Pendant l’ère soviétique, la police secrète était subordonnée au Parti.L’organe le plus important en Russie est le Conseil de sécurité, composé de quatorze membres, sous la présidence de Poutine, où sont prises toutes les grandes décisions. Cet organe est majoritairement constitué de membres des services secrets, de l’armée et de la police. À titre de comparaison, dans le Politburo de l’ère soviétique, le chef du KGB n’était presque jamais membre. Le Conseil de sécurité est alimenté par l’administration présidentielle, le principal organe d’État, qui prépare les décisions dans tous les domaines. Les ministères, eux, exécutent ces décisions.Adriaan Jacobovits a ensuite abordé la situation économique et sociale de la Russie : une croissance économique d’environ 3,6 %, principalement due aux énormes dépenses de l’État dans l’industrie militarisée, mais aussi en faveur de ses citoyens. Ainsi, un soldat combattant en Ukraine reçoit l’équivalent de 2.000 € par mois, un montant bien supérieur au salaire moyen. Dans de nombreuses régions, il peut également recevoir une prime pouvant atteindre 1.000 € s’il se porte volontaire. En cas de décès, sa famille touche environ 50.000 €, ou 30.000 € en cas de blessure grave. Ces compensations sont la principale motivation pour s’engager dans le conflit. Cependant, ces dépenses entraînent une inflation, actuellement autour de 8,6 %.Le pétrole et le gaz demeurent les principales exportations. Si les exportations de pétrole continuent par des moyens détournés, Gazprom a enregistré pour la première fois depuis 1990 une perte, car les exportations vers l’Europe, son principal client, ont presque totalement cessé. Avant la guerre en Ukraine, l’Europe importait environ 175 milliards de mètres cubes de gaz par an, dont il ne reste qu’une fraction (environ 28 milliards) destinée à la Hongrie, à la Slovaquie et à l’Autriche. Poutine a ordonné la construction de gazoducs pour desservir le marché intérieur, mais cela prendra du temps. La Chine pourrait acheter 30 milliards de mètres cubes via un gazoduc cette année, ainsi que du gaz naturel liquéfié, mais les négociations sur un deuxième gazoduc sont au point mort, car la Chine refuse de payer les prix souhaités par la Russie.Poutine prétend souvent que la Russie, avec sa taille, ses ressources et son peuple talentueux, peut se suffire à elle-même et n’a pas besoin du reste du monde. Cette mentalité, qui dépasse Poutine, condamne inévitablement la Russie à rester en retard. À une époque de développement technologique rapide, les échanges mondiaux sont essentiels pour rester compétitif.Les autorités russes identifient deux grands problèmes : le déclin démographique et le manque de main-d’œuvre. Pour y remédier, elles accordent des aides financières aux familles nombreuses. Ceux qui ont trois enfants ou plus sont exemptés de service militaire. Une loi récente rend même la promotion du "sans-enfant" passible de sanctions. L’exode d’environ 800.000 Russes vers l’étranger et les pertes militaires aggravent cette pénurie de travailleurs.Un autre problème majeur est l’exclusion de la Russie du système de paiements internationaux "Swift", rendant difficile le règlement des importations ou des exportations.La Russie revient à ce qu’elle appelle des "valeurs traditionnelles", ce qui inclut l’opposition à l’avortement et à l’homosexualité. Dans les écoles primaires, les cours de "sciences familiales" sont obligatoires et prônent les valeurs traditionnelles : pourquoi fonder une famille, comment se comporter envers ses parents et grands-parents, etc. Des cours d’instruction militaire sont également dispensés, visant à former des "patriotes".Sur le plan international, la Russie aspire à influencer les politiques mondiales et à maintenir une sphère d’influence à ses frontières, notamment dans ce qui était autrefois appelé "l’étranger proche", maintenant désigné comme "l’espace post-soviétique". Ce territoire inclut naturellement, selon Poutine, "ce qu’on appelle aujourd’hui l’Ukraine", qu’il considère comme partie intégrante de la Russie. Poutine ne s’arrêtera pas tant que l’Ukraine ne deviendra pas, comme la Biélorussie, un "État uni" avec la Russie.Cependant, comme l’a dit récemment un chercheur américain : "Les aspirations de la Russie ne correspondent pas à ses capacités."Nous remercions Monsieur Adriaan Jacobovits de Szeged pour ce partage de réflexion.
Framboise Boël, à la croisée des chemins professionnels “Muscler ma confiance en la vie en apprenant à écouter mon intuition”
Avocate au Barreau de Bruxelles depuis 2001, médiatrice agréée, Framboise Boël a toujours été passionnée par l’humain. Sa formation de médiatrice, renforcée par l'expérience acquise en siégeant au sein de conseils d'administration, lui a permis de développer une écoute active, le goût des solutions pragmatiques et équilibrées, la capacité à révéler les talents et un optimisme créatif. Ces compétences, elle les met au service des personnes qu’elle accompagne depuis 2021 dans le cadre de leur transition professionnelle. Philippe de Potesta : Framboise, qu’est-ce qui vous a encouragé à développer une nouvelle activité professionnelle passé quarante ans ? Framboise : Ultra cartésienne, diplômée du secondaire en math-sciences fortes, j’ai choisi d’étudier le droit et suis devenue avocate. Tout allait bien jusqu’à ce que j’aie des enfants. Avoir des enfants, pour une personnalité anxieuse qui tente désespérément de contrôler son univers, c’est un drame absolu. Imaginez un ferry condamné à prendre la mer un soir de tempête, les portes-rampes grandes ouvertes. Après la naissance prématurée de mon fils, j’ai atterri en catastrophe sur la table d’un ostéopathe, qui m’a prescrit de muscler ma confiance en la vie en apprenant à écouter mon intuition. J’ai commencé à me connecter à moi-même, à écouter mes émotions et mes sensations, à prendre des décisions « justes » pour moi. Je me suis lancée. D’abord modestement. Puis de plus en plus franchement. J’ai quitté après 15 ans le cabinet d’avocat dans lequel j’avais fait mes débuts pour fonder mon propre cabinet. Puis, j’ai enfin osé m’avouer que le conflit, cela use. J’ai eu la chance de suivre une formation donnée sur l’accompagnement à la transition professionnelle, fondée sur l’Ikigai, une très ancienne philosophie japonaise. Philippe de Potesta : Qu’est-ce donc que l’IKIGAI ? Framboise : Selon cette philosophie japonaise millénaire, ce qu’on fait le mieux est à la rencontre de quatre cercles : ce qu’on aime faire, ce qu’on fait très bien, ce dont le monde a besoin et les métiers pour lesquels on peut être rémunéré. L’accompagnement dans la recherche de sa raison d’être, « Ikigaï » en japonais, aide à prendre conscience de ses ressources internes, et de ses compétences pour permettre de s’aligner sur ce qui est essentiel pour soi. L’Ikigai est un puissant outil, que j’utilise tant avec des collectivités (demandeurs d’emploi, des classes du secondaire et des entreprises familiales) qu’avec des individus, à tous stades de leur vie professionnelle. Concrètement, j’accompagne mes clients en cinq séances d’1h30, entrecoupées de séances de préparations à domicile, chaque séance étant consacrée à un des cercles de l’Ikigai puis à la synthèse pratique de celui-ci. L’ikigai, c’est un cheminement. Dès lors, chaque fois que la météo le permet, j’accompagne des gens à la recherche d’un métier qui leur ressemble, en marchant avec eux dans la Forêt de Soignes.Philippe de Potesta : Un conseil pour nos lecteurs, jeunes et moins jeune ?Je vous ai raconté comment l’intuition m’avait permis de découvrir une voie à laquelle je n’aurais jamais pensé et de déployer mes ailes. Grâce à elle, j’ai découvert l’Ikigai.Et vous ? En suivant chacun des cercles de l’Ikigai, insufflez un peu de ce qui vous met en joie dans votre quotidien. En période de transformation, c’est essentiel de vous aménager des oasis de plaisir, que ce soit lire, courir, vivre un moment de qualité en famille ou entre amis, la pratique d’un hobby, ... Faites-vous du bien, soyez un bon ami pour vous-même. Vous avez du talent, que ce soit la bonté, le leadership, le goût de la beauté. Ce que vous faites facilement, comme si vous aviez des ailes, vous est tellement familier qu’il vous semble peut-être banal. Détrompez-vous.. Ce pourquoi les gens vous demandent conseil, c’est un pouvoir singulier, qui vous vient naturellement et sur lequel vous pouvez compter pour bâtir à terme un projet professionnel. Contribuer au monde permet de donner du sens à notre vie. C’est le cercle le plus important de l’Ikigai. Vous êtes déjà en mesure d’apporter au monde ce dont il a besoin (Justice, bienveillance, lutte pour le climat ou contre la pauvreté, égalité des chances pour tous, …) Même sans être actif sur le marché de l’emploi, vous pouvez agir bénévolement, au niveau de votre cercle d’intimes, des associations qui vous tiennent à cœur. Avez-vous conscience de l’extraordinaire outil dont vous êtes doté ? L’Intuition, cette boussole qui apporte des solutions sur-mesure à vos besoins. Suivez-la, cette petite voix et apprenez à vous connaitre : restez connecté à ce que vous aimez, ce que vous savez faire et aux choses essentielles pour vous, à votre Ikigai.Vous pouvez vous faire confiance, la réponse est en vous.La vie est un fleuve, disait ma grand-mère la Comtesse René Boël. On peut tenter de maitriser ce qui nous arrive en nageant à contre-courant. On fait du sur-place, c’est épuisant. Ou se laisser porter par le courant, en (se) faisant confiance. C’est sur ce chemin que je vous souhaite de voyager. Interview réalisé par Philippe de Potesta
Qui se cache derrière Margaux…
Passionnée par la cuisine depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours adoré créer et composer des recettes avec ce que j'avais sous la main. Très rapidement, j'ai compris qu'il ne s'agissait pas seulement d'un savoir-faire, mais aussi d’un art : un mélange d’ingrédients, des saveurs, d’herbes fraîches.Afin de partager cette passion avec vous, j’ai décidé d'écrire 3 livres de cuisine. Sur mon site et mes réseaux sociaux, vous retrouverez également de nombreuses recettes qui pourront vous inspirer. Rochers à la noix de coco : Ingrédients pour 12 rochers :3 blancs d’oeufs80g de sucre de canne180g de poudre de coco Préparation :Allumez le four à 180°.Séparez les blancs et les jaunes d’oeufs.Mélangez les blancs d’oeufs avec le sucre et la poudre de coco.Formez des petites boules de tailles identique.Déposez les rochers sur une plaque de cuisson et faites-les cuire pendant 15-20 minutes.Merci à Margaux de Biolley pour cette délicieuse recette de rochers à la noix de coco et son talent culinaire inspirant !
REGARDS CROISES
Deux enseignants partagent leur passion pour la lecture comme moyen de résistance face aux distractions numériques.Je constate avec mes collègues à quel point l’écran pousse les adolescents à être sans cesse à l’extérieur d’eux-mêmes en sautant d’une vidéo à l’autre et en étant constamment distraits par les notifications incessantes. La lecture, au contraire, par l’effort silencieux et solitaire qu’elle propose est un véritable chemin pour se reconnecter à son intériorité, lieu des grands rêves et des grands désirs, si importants au seuil de la vie adulte.Je suis émerveillée par l’imagination, la créativité et la vivacité de mes élèves qui sont de grands lecteurs. Je suis persuadée que la compagnie des livres stimule leur imaginaire et nourrit leur être. Cet été, j’ai d’ailleurs été marquée par une phrase du pape François (*) consacrée à la lecture. Elle nous donne de « voir à travers les yeux des autres », d’acquérir « une largeur de perspective qui élargit notre humanité ».Pour eux, j’en suis persuadée, la littérature est une école de compassion et d’empathie. (*) lettre du Pape François sur le rôle de la littérature dans la formation.Annonciade d’Otreppe, professeur d’histoire à Agnes School. buibi« Chaque lecture est un acte de résistance » (Daniel Pennac).Il existe encore des écoles-bastions, en primaire comme en secondaire, qui ont choisi d’entrer en résistance face au déficit en lecture des nouvelles générations. Il existe encore des élèves éclairés qui à 10 ans se réjouissent de découvrir « Oscar et la Dame rose » ou « Wonder », et d’autres qui à 17 ans sont profondément marqués par l’exigence ciselée des 700 pages d’un livre-univers comme « La Horde du Contrevent ». Il existe encore des enseignants lucides qui n’ont pas oublié qu’il importe de toujours donner du sens à chaque lecture imposée par l’école : au-delà du plaisir ou de l’effort intellectuel, il s’agit de trouver un moteur assez puissant pour motiver un enfant ou un adolescent à plonger dans l’imaginaire d’un auteur. Un élève qui lit « Douze hommes en colère » revêtira en classe les habits d’un avocat en herbe et tentera le temps d’une plaidoirie d’aider un jeune accusé au préalable si mal défendu. Un élève qui lit « La Nuit des Temps » rivalisera d’ingéniosité lors d’un concours d’exposés à créer sa propre neo-utopie adaptée à la société moderne. Un élève qui lit « La Mort du roi Tsongor » verra défiler sous ses yeux un millénaire de mythes et d’images universelles qui structurent sa psyché. Il existe encore des élèves qui lisent. Cédric de Séjournet de Rameignies, professeur de français à l’Institut Saint-André d’IxellesNous remercions Claire de Ribaucourt pour ces propos recueillisCet article fait écho à celui publié dans la circulaire d'octobre 2024 (accessible uniquement aux membres) : « La lecture agrandit l’âme » - Voltaire.
Un mariage parfait entre passion et profession
Diane Kervyn de Volkaersbeke directrice d’Antica Namur a idéalement conjugué son expertise en management et son amour pour l’art . Elle qui a eu la chance de grandir dans une famille où l’art et l’esthétique occupaient une place essentielle. Après son diplôme en business management , elle a suivi deux formations en arts décoratifs à Sotheby’s Educational studies à Londres . Son mariage avec un Florentin l’a ancrée définitivement dans l’inestimable richesse artistique de la Città Eterna ! Philippe de Potesta: Quels critères utilisez-vous pour sélectionner les exposants chaque année ?Diane Kervyn de Volkaersbeke :Chaque participation au salon commence par une demande de candidature, qui doit être approuvée par un comité d’experts. Nous disposons d’une charte stricte que chaque exposant s’engage à respecter, notamment en ce qui concerne la sélection rigoureuse des œuvres présentées. Pour chaque édition, nous veillons à examiner minutieusement chaque demande, tout en maintenant un équilibre entre les différentes spécialités afin d’offrir une palette variée et harmonieuse.Avant l’ouverture, un comité composé de 30 experts parcourt les stands pour procéder au vetting : un contrôle rigoureux destiné à vérifier la conformité et l’authenticité des œuvres exposées. Ce processus garantit aux visiteurs une expérience de qualité.Ph de P: Qu'est-ce qui vous passionne le plus dans l'organisation d'un tel événement et dans toutes les formes d'art qui y sont exposées ?D.Kde V:Allier l’effervescence du monde des affaires et de l’organisation à un environnement profondément artistique est une source de bonheur. C’est l’équilibre entre professionnalisme et créativité qui alimente ma passion et donne sens à mon parcours.Ce qui me passionne dans l’organisation d’un salon, c’est la diversité des tâches et des défis à relever. De la recherche de clients à la négociation commerciale, en passant par la quête de partenaires et sponsors, sans oublier la communication et la coordination globale, chaque aspect me stimule. J' apprécie particulièrement de pouvoir exercer ce métier d’organisatrice dans un environnement où l’art et l’esthétique sont au cœur de chaque projet. J’aime la grande richesse des rencontres inspirantes avec les antiquaires, galeristes, artistes et personnalités du monde de l’art qui me transmettent leur passion et leur expertise. Ce que j’aime par-dessus tout, c’est voir le fruit de ce travail d’un an prendre vie : un salon abouti ,un écrin de beauté, où les exposants et visiteurs y trouvent à chaque fois leur bonheur. La nature éphémère d’un salon peut être frustrante, car après plusieurs mois de préparation intense, tout disparaît en un instant ! Cependant, cette fin laisse place à de nouveaux projets, une dynamique renouvelée et l’opportunité de se réinventer.Ph de P: Quels efforts sont faits pour sensibiliser les jeunes à l'art et aux antiquités ? Avez- vous songé à proposer des outils pédagogiques ou des initiatives spécifiques pour attirer une nouvelle génération d'amateurs d'art ?D.Kde V:Tout en restant les ambassadeurs des antiquaires, nous avons également pris une orientation marquée vers le XXᵉ siècle (design, tableaux et sculptures modernes,.. ) et vers l'art contemporain afin de répondre aux tendances du marché .Grâce à cette offre, le salon attire un public intergénérationnel et dynamique. Nous invitons régulièrement des écoles d'art et d'ébénisterie à visiter le salon avec leurs professeurs.De plus, afin de sensibiliser une nouvelle clientèle, nous organisons plusieurs visites guidées pour des groupes de jeunes, âgés de 25 à 30 ans. Des experts, des guides-conférenciers ou des antiquaires les accompagnent à travers le salon, leur faisant découvrir leurs coups de cœur et partagent leur expertise.Ph de P: Les détails complexes des œuvres anciennes s' opposent souvent à la surface lisse des œuvres contemporaines et minimalistes de plus en plus présentes à Antica Namur. Est-ce bien apprécié et perçu par les visiteurs ?D.Kde V:Cette diversité est perçue de manière positive par nos visiteurs. Nombreux sont ceux qui apprécient la richesse et la profondeur des œuvres antiques, où chaque détail raconte une histoire et reflète un savoir-faire traditionnel. Cependant, l’art contemporain et plus minimaliste, avec ses lignes épurées et son approche parfois plus conceptuelle, attire également une clientèle en quête de nouvelles formes d’expression et une esthétique plus moderne. Cette diversité crée une dynamique intéressante, où chaque visiteur peut s'identifier à l'un ou l'autre style, ou encore apprécier les deux. Elle permet aux visiteurs de découvrir et de dialoguer avec des créations aux langages très différents. Cette cohabitation enrichit l'expérience globale du salon, en offrant une palette variée qui satisfait à la fois les amateurs d'art classique et les passionnés de tendances contemporaines.Ph de P: Et pour terminer , quel est l'impact économique et culturel de la foire et son rayonnement pour la Province de Namur et au-delà ?D.Kde V: La ville de Namur est en fête lorsque Antica ouvre ses portes, un événement qui dure plus de 3 semaines (avec le montage du salon). Les drapeaux Antica flottent fièrement dans la ville, et le secteur horeca est en plein essor. En novembre, les gîtes et restaurants de la ville affichent souvent complet, attirant une clientèle enthousiaste. Les exposants ou visiteurs qui s’y prennent trop tard doivent faire preuve de créativité, en s’éloignant de la ville pour se tourner vers les campagnes ou les villes voisines.Les musées de la ville et de la province de Namur bénéficient également de cette affluence, en grande partie grâce à leur présence au salon, où un stand leur est spécialement dédié.Il est important de souligner tout l’emploi créé en amont En effet, une équipe de plus de 60 personnes se charge de la logistique ,construction ,montage et aménagement des stands, sans oublier d’autres services tels que la sécurité, le catering et bien sûr toute l’équipe d’organisation chez Easyfairs. De plus, le salon Antica est l'événement phare de l’agenda des foires du hall d’exposition de Namur Expo.Nous remercions Philippe de Potesta pour cet article
Guénola de Lhoneux : Une nouvelle ère pour le bénévolat éducatif en Belgique
Après plus de 15 ans passés dans le milieu scolaire en tant qu’institutrice et conseillère éducative, Guénola de Lhoneux décide début 2023 de fonder l’association Les ABS – Aidants Bénévoles Scolaires. Elle est aussi conseillère pédagogique au sein de la Fédération de l’Olivier qui compte les pouvoirs organisateurs d’une vingtaine d’écoles du réseau libre. Sa mission ? Ouvrir les écoles à la culture du bénévolat. Concrètement ? Offrir une aide bénévole sur mesure aux enseignants pendant le temps scolaire et les soutenir dans leur travail pédagogique. Brigitte Ullens de Schooten : La fondation des Aidants Bénévoles Scolaires se fait dans un contexte actuel plutôt tendu au niveau de l’enseignement. Où vous situez-vous dans la mission éducative ? Guénola de Lhoneux : C’est vrai que mon système de bénévolat s’inscrit dans une période contextuelle, disons, difficile. Nous vivons une grosse période de changement et de réformes et le système scolaire est à ‘flux tendu’. Mais en réalité le bénévolat scolaire est une démarche ‘win-win’, bénéfique à la fois pour les écoles et pour la société. L’enjeu social est évident, et reconnu par les élus, parce qu’il y a des écoles partout, que les problèmes sont partout, quels que soient les niveaux socio-économiques.BUdS : Quelle place occupe le bénévole à côté de l’enseignant et quelle est celle des ABS à côté des directions d’écoles ?GdL : Un bénévole ne remplace pas l’enseignant qui reste l’expert en apprentissage. Le bénévole est là pour aider l’enseignant, un élève ou un groupe d’élèves, dans un bon équilibre pédagogique. Et il ne s’agit pas non plus de mettre un bénévole derrière un enfant spécifique à la demande des familles. La demande doit venir de la direction qui identifie une mission dans une classe. Dans ce cas précis un projet peut se construire.Actuellement nous accueillons les bénévoles qui sont assez nombreux vu notre référencement sur internet et nous répondons aux demandes des écoles, mais l’objectif est plutôt de se déployer comme facilitateur, donc d’être au service des écoles et de les accompagner à recruter elles-mêmes leurs bénévoles, à les gérer et les pérenniser. Notre but n’est pas de centraliser, mais d’assister, quel que soit le réseau, que ce soit en maternel, en primaire ou dans le secondaire, où nous entamons d’ailleurs une première expérience.BUdS : Et si demain je souhaite être bénévole, y a-t-il des contraintes particulières ?GdL : Nous recrutons tout profil sensible à la cause scolaire, ayant une parfaite maitrîse [KU1] du français, des affinités avec les enfants et apte à travailler en équipe avec des adultes. Si le bénévole vient du monde de l’éducation c’est un plus… Nous n’observons pas de problèmes au niveau des missions elles-mêmes. Quant à l’offre de bénévoles, elle est importante, mais elle est irrégulière, car les bénévoles postulent dans différentes associations ; nous devons être réactifs quand un profil nous convient.L’expérience montre que le recrutement doit rester local et c’est pour cela que nous souhaitons que progressivement ce soient les écoles qui gèrent leurs bénévoles et les fidélisent.BUdS : Actuellement vous répondez aux demandes des directions et vous proposez aussi des accompagnements sur mesure ?GdL : Il y a énormément de besoins. Le but est d’offrir du soutien. Si une direction nous demande d’assister un enseignant sur le fil, la présence du bénévole va être bénéfique : tout le monde est gagnant. Le bénévole s’investit dans une mission que les enseignants accueillent favorablement, bien plus qu’avant. Les mentalités évoluent et c’est aussi une piste pour anticiper l’absentéisme.On sait que le monde de l’enseignant s’est complexifié car les jeunes ont changé et la structure n’a pas évolué dans le temps. Il y a plus d’élèves allophones dans les classes mais aussi plus d’enfants à besoins spécifiques.BUdS : Le chantier de l’éducation est énorme. 2 ans que l’association existe. Que faudrait-il aujourd’hui ?GdL : Reconnaître [KU2] que le bénévolat favorise le bon fonctionnement d’une société, ce qui s’illustre un peu plus dans les pays anglo-saxons où les écoles sont plus ouvertes. Par ailleurs ma volonté est de fonctionner avec la Fédération Wallonie-Bruxelles et de travailler en cohésion.Ensuite, entendre les acteurs de terrain dans leur charge. Notre système provoque des inégalités scolaires exemplaires et un profond sentiment de culpabilité chez les enseignants !3% des enseignants seulement se sentent reconnus… On ne peut pas rester sans rien faire !Contact : www.lesabs.be
Ophélie t'Serstevens : le succès d'une passion
Comment Ophélie t’Serstevens a su transformer ses rêves et sa passion en un succès professionnelOphélie t’Serstevens, 30 ans, a fait le choix audacieux de se consacrer pleinement à la poursuite de ses rêves. En 2016, animée par un enthousiasme inébranlable pour l’art, elle décide de relever un défi : faire de sa passion son métier, grâce à l’influence des réseaux sociaux. Elle commence alors à faire de son visage une véritable toile où s’exprimerait toute la singularité de sa créativité.C’est ainsi qu’est né son pseudonyme « Simple Symphony ».Un an plus tard, son pari est couronné de succès. L’une de ses vidéos suscite un engouement mondial générant des centaines de millions de vues. Son audience se développe rapidement et, en quelques mois, plus d’un million de personnes la suivent à travers ses différents réseaux sociaux. Ce succès marque le début d’un parcours fulgurant, jalonné de projets passionnants et de collaborations prestigieuses.Philippe de Potesta : Ophélie, après plusieurs années d’expression artistique via les réseaux sociaux, vous avez mis à profit votre sens de l’innovation et votre expertise pour mettre en lumière de nombreux artistes. Pouvez-vous nous en dire plus ?Ophélie t’Serstevens : Tout à fait. Après quatre années dans ce domaine, j’ai décidé de réorienter mon projet professionnel. L’exposition constante sous les feux des projecteurs avait mis à mal ma santé mentale, et j’éprouvais le besoin de prendre du recul. J’avais également le sentiment d’avoir atteint mes objectifs et d’avoir exploré un maximum de possibilités créatives. Grâce à la notoriété que je m’étais construite, de nombreuses portes se sont ouvertes à moi, et forte de mes connaissances des réseaux sociaux, j’ai décidé de me lancer dans une nouvelle aventure.C’est donc fin 2019 que j’ai pris la décision de passer de la lumière à l’ombre : cette fois, c’est moi qui allais mettre en avant de nombreux artistes talentueux.Je lance alors une toute nouvelle page sur les réseaux sociaux avec une identité visuelle propre.Mon rôle consiste à démarcher des artistes s’illustrant dans des disciplines variées allant de la peinture à la sculpture, en passant par la pâtisserie, le bricolage, et bien d’autres formes artistiques, afin de leur proposer une collaboration. Le but étant de partager le processus de création de leur art sur cette nouvelle page sous forme de vidéo.Une fois leur contenu réceptionné, je le personnalise et retravaille le montage, j’y ajoute également des sous-titres, ou une voix-off explicative. Je publie jusqu’à 10 vidéos par jour, toutes monétisées grâce à des pauses publicitaires.En moins d’un mois, l’engouement a été tel que j’ai dû créer ma société en urgence, ce qui me permit de me consacrer pleinement et sereinement à cette nouvelle activité.Aujourd'hui, près de cinq ans plus tard, je collabore avec plus d’une centaine d’artistes issus des quatre coins du monde.Ils bénéficient non seulement d’une compensation financière, mais aussi d’une immense visibilité grâce à la plateforme que je leur offre. En effet, la communauté que j’ai créée compte près de 7 millions d’abonnés, et les contenus que je diffuse génèrent plus de 2 milliards de vues par an.Au départ, j’ai dû m’entourer pour faire grandir rapidement ce projet, en recrutant trois employés. Actuellement, je parviens à tout gérer seule, en faisant appel à des freelances pour des tâches spécifiques.Mon métier me permet de vivre en tant que « digital nomade », je peux travailler tout en voyageant, ce qui me procure une très grande liberté!Ainsi, ma passion pour l’art continue de s’enrichir à travers le succès et la promotion de ces artistes, tout en contribuant à mon propre épanouissement professionnel et personnel.J’apprécie le fait de ne plus être sur le devant de la scène, et c’est pourquoi je choisis de rester discrète sur l’identité de cette page sur les réseaux sociaux.Mais si un jour nos chemins se croisent, chers lecteurs, je serai ravie de vous en dévoiler davantage!Philippe de Potesta : Quel serait le mot de la fin que tu adresserais à ceux qui hésitent à se lancer dans un nouveau projet ou à se réorienter ?De nos jours, il est tout à fait possible de réussir sa vie sans nécessairement suivre un parcours académique classique. Le monde évolue rapidement, et les opportunités sont nombreuses.Lorsque je repense à mes débuts, me maquillant dans un coin de ma chambre chez mes parents, et que je vois aujourd’hui ce que j’ai accompli en étant à la tête d’une entreprise ayant généré des millions d’euros de chiffre d’affaires, mon parcours témoigne que tout est possible.Alors si vous avez un projet, aussi fou soit-il, lancez-vous. Le véritable secret du succès réside dans l’audace, l’action, et la persévérance.Et surtout, au diable le regard des autres !Nous remercions Philippe de Potesta pour cette interview.
Le Pape François à Louvain-La-Neuve
Le Pape arrive dans sa modeste papamobile blanche immatriculée SCV1 qui s’arrête plusieurs fois en chemin pour saluer et bénir des enfants et des moins valides. Il est accueilli par Françoise Smets, Rectrice de l’UClouvain, Luc Sels, Recteur de la KULeuven, Mgr Luc Terlinden, Archevêque de Malines-Bruxelles et Grand Chancelier de l’Université, ainsi que par une haie joyeuse d’étudiants équipés de leurs plus beaux attributs : drapeaux et bannières, toges et capes, calottes, … Il salue ensuite les autorités de l’université et de la ville et est invité à signer le Livre d’Or.Le Pape arrive dans l’Aula Magna au son de chants et de musique inspirés de “Laudato Si” , qui est le thème de l’après-midi. La Rectrice rappelle la naissance de l’UCLouvain en 1425 qui fut consacrée par une bulle papale de Martin V et un film reprend quelques grandes étapes de son développement jusqu’à ce jour. Après son discours centré sur le changement climatique et le rôle qu’une université peut jouer pour le combattre, la parole est donnée à la communauté d’étudiants qui avaient rédigé une lettre à l’attention du Pape avec pour fil conducteur “Laudato Si”. Cette lettre, soignée et dense, est lue avec cœur par la dramaturge Geneviève Damas. Elle évoque les grandes interrogations écologiques et sociales de notre temps. Elle interpelle le Pape en particulier sur la place de la femme dans l’église et termine sur l’exemple inspirant de Saint François d’Assise, qui est aussi le patron de la paroisse universitaire. Le Pape souligne alors les dominations de notre temps comme la guerre et la corruption (« le diable - l’argent - rentre par les poches ») et invite à l’espérance et à la gratitude pour la création que l’homme doit soigner avec urgence. Il souligne la beauté du don et le défi du développement intégral qui est un appel à la conversion. Il explique que la femme est « accueil fécond, soin et dévouement vital » et que, avec ses études universitaires, elle (comme l’homme) grandit dans « la recherche, l’amitié, le service social, les responsabilités civiles et politiques, les expressions artistiques ». Il insiste sur le sens à donner aux études, le diplôme universitaire étant l’attestation d’une capacité à contribuer au Bien Commun et à rechercher la vérité. Il termine en demandant de prier pour lui ou, pour le moins, de lui « envoyer de bonnes ondes ».Cette rencontre se conclut par un long et chaleureux standing ovation après quoi le Pape est invité à écrire un vœu sur un feuillet qui est fixé sur l’« arbre des 600 ans » et qui sera compilé avec les autres pour devenir un manifeste à publier le 9 décembre 2025, jour du 600e anniversaire.Après sa bénédiction, le Pape se rend vers le parking de l’Aula Magna. Il reçoit une calotte, salue la foule, serre des mains et bénit à nouveau de nombreux enfants et personnes moins valides.On apprend par la suite que l’UCLouvain a diffusé un communiqué exprimant « des convergences de fond, mais aussi une divergence majeure en ce qui concerne la place de la femme dans la société ». Ceci fera certainement l’objet d’un dialogue qui se poursuivra entre les parties.La rencontre se termine, la tête et le cœur de chacune et chacun remplis de ce riche échange. Et la visite du Pape de se poursuivre pour culminer le lendemain dimanche à la messe solennelle célébrée avec 39.000 fidèles au stade Roi Baudouin.Nous remercions le baron van Rijckevorsel pour cet article
Publi-reportage
Pourquoi avez-vous créé une entreprise dans le secteur funéraire ? En d’autres termes, quels étaient votre constat et votre objectif ?C-A. Greindl :Les traditions, les rites pour organiser des funérailles ont fortement évolué au cours des dernières années. Il y a vingt ans, lors d’un décès, la famille contactait les pompes funèbres pour résoudre les problèmes logistiques et s’adressait au curé pour les guider dans la préparation des funérailles.La cérémonie religieuse et le deuil du défunt primaient le plus souvent, au détriment de la personne elle-même, de sa personnalité, de son parcours de vie.Pour mener à bien notre projet d’entreprise, nous avons voulu bien comprendre les traditions, les rituels en cours ; et accompagner une évolution des mentalités, des attentes.De nos jours, la famille, les proches ont besoin de s’approprier la cérémonie funéraire.Ils sont au contraire sensibles aux rituels de commémoration de la vie du défunt.A cet égard, c’est le message que je voudrais adresser aux lecteurs, nous sommes à votre disposition pour créer un rituel qui fait du sens par rapport à la vie de la personne, pour créer un souvenir durable et significatif.Notre rôle consiste en un accompagnement personnalisé, transparent, sur-mesure en adéquation avec les us et coutumes, toujours dans le respect des règles de bienséance et du protocole.Vous avez édité un carnet intitulé « Le livret de mes dernières volontés ».L’anticipation des funérailles est un thème sensible et les intentions peuvent bien sûr évoluer. C’est pourquoi nous avons publié un « Livret de mes dernières volontés » qui permet à chacun de se familiariser avec une démarche qui reste peu courante en Belgique, contrairement à d’autres pays, comme l’Espagne où pas moins de huit personnes sur dix planifient leurs funérailles.Ce livret a pour but :D’éclairer chacun sur toutes les possibilités qui s’offrent pour organiser son dernier voyage.De faire respecter les dispositions prises pour la fin de vie ;D’éviter des conflits ou anticiper des tracas au sein des familles.Un exemple parmi d’autres, que faire lorsqu’il n’y a plus de place dans le caveau de famille ?Faire des crémations ? Mettre les cendres dans une urne ? Quel rituel peut-on créer ?Nous sommes à disposition pour vous aider à remplir ce livret qui est téléchargeable sur www.mavolonte.be ou disponible en version papier sur simple demande par e-mail à : prevoyance@ag-funeral.beSi vous deviez résumer, pour le lecteur, vos priorités dans votre activité, dans votre offre d’accompagnement ?Rendre service, inspirer et soutenir ;Parler de la mort et de la vie ;Rendre des instants de vie plus lumineux ;Créer un partenariat bienveillant pour éviter les conflits, discussions inutiles ou problèmes post-mortem.Sur un plan plus personnel, quelle est la réalisation dont vous êtes le plus fier ?Outre l’indépendance financière dont l’entreprise bénéficie, je suis fier d’être entouré par une équipe et un réseau d’agences et de professionnels qui nous permettent d’offrir un véritable service d’accompagnement avant, pendant et après le décès. Je veux enfin souligner la présence de femmes de nos équipes. C’est essentiel et même important pour dialoguer avec une mère lorsqu’un enfant vient à décéder.Et votre plus grande satisfaction ?Des familles qui nous expriment leur reconnaissance pour avoir été à leurs côtés est une satisfaction énorme dans mon métier. Cette reconnaissance, cet aspect gratifiant fait aisément oublier la contrainte inhérente à notre activité : l’exigence d’une très grande réactivité. Heureusement, aujourd’hui, la structure de l’entreprise et l’équipe en place permettent de concilier service optimal et vie familiale. A&G Funeral Un service d’accompagnement pour commémorer la vie. L’année 2010 voit la création de la société Funé reprenant les Pompes funèbres Altenloh-Greindl. Quinze ans après, que de chemin parcouru ! L’entreprise regroupe aujourd’hui une dizaine de maisons et d’agences de services funéraires et compte une trentaine de collaborateurs.www.ag-funeral.beANRB Newsletter 11-24 - Fr
L’Élégance au service du Cœur
3 stylistes de renom ont à nouveau accepté de mettre leurs superbes talents et leur précieux temps à la disposition de l’organisation d’un défilé de mode pour l’ANRB : Eléonore de Lichtervelde, amoureuse d’étoffes anciennes et rares, elle conçoit des vêtements qu’elle réalise à la main à l’aide de matériaux oubliés ou de vêtements vintage. Corinne le Gentil de Rosmorduc donne une seconde vie à des bijoux et crée des pièces uniques pour des femmes uniques selon un goût inspiré du 19ème siècle et du style victorien romantique. Marie-Catherine le Hodey a ouvert sa propre maison de couture à Bruxelles consacrée à la mariée pour laquelle elle crée des robes « romantico rock ». Qu’ont-elles en commun ? Elégance et beauté, service et générosité, pérennité et durabilité, mécénat et partage, toutes des valeurs représentatives de la noblesse les animent. Pourquoi avez-vous- choisi de vous engager pour l’ANRB alors que chacune de vous exerce déjà une activité professionnelle dynamique ? Nous avons choisi de ne pas garder pour nous nos compétences et le fruit de notre expérience mais de les investir au profit de Solidaritas car c’est une association qui fait du bien et qui est nécessaire pour les membres de notre association qui sont dans le besoin. Quelle est votre contribution au défilé d’octobre prochain ? Nous montons le défilé de A à Z. Depuis plus d’un an, nous chinons dans le vestiaire de l’ANRB où nous dénichons des merveilles. Nous y avons sélectionné de jolies pièces, de belle qualité, actuelles, griffées ou vintage. Nous avons passé de nombreuses soirées à trois pour associer les jupes et les hauts, sans oublier les accessoires et ainsi sélectionner des silhouettes et composer des looks pour tout type d’occasions, soir, jour, hiver ou été, et pour toute les femmes, jeunes filles et dames. Ensuite, nous avons identifié plus d’une dizaine de mannequins de tout âges et de toutes morphologies avec différentes personnalités de femmes qui toutes personnifient le chic et l’élégance tout en conservant leur simplicité. Deux autres critères ont également prévalu lors du choix, leur volonté de participer au projet, évidemment, et leur sourire. Nous avons aussi choisi le DJ, les musiques, l’ordre de passage qui permet à chaque mannequin de se changer entre les présentations et, bien entendu, un élément caractéristique de tout défilé, le tapis rouge. Nous avons aussi pris le temps de fixer un prix pour chaque pièce en fonction de notre expérience de vente, de « vestiaire collective », de vide dressings, de seconde main de luxe. Bref, tout est désormais bientôt prêt pour atteindre notre objectif qui est de vendre ces vêtements et ainsi contribuer à Solidaritas. Quel message souhaitez-vous transmettre à nos membres ? Venez au vestiaire, tant pour donner des vêtements que pour y dénicher la veste à combiner avec un jeans, le chapeau ou la robe dans l’air du temps, auquel vous pourrez donner une seconde vie et ainsi, arrêter de consommer et participer à cette économie de la fast fashion, tout en participant à une action de partage et de solidarité avec ceux qui ont moins de chance. Ce sont des valeurs importantes car c’est connu, donner, c’est recevoir deux fois. Pour les hommes, il y a aussi des costumes, smokings et cravates de grande maisons et de belle facture, rangés et sélectionnés par les gentilles dames du vestiaire sous l’égide de Marie de Schietere de Lophem. Nous vous invitons à venir nombreux admirer le fruit de leur travail et leur générosité, lors du défilé du 3 octobre au siège de l’ANRB et, si le cœur vous en dit, vous pouvez aussi découvrir leurs créations respectives et les rencontrer sur leurs medias : o Eléonore de Lichtervelde ou IGo Corinne le Gentil de Rosmorduc ou IGo Marie-Catherine le Hodey ou IG
L'aérodrome de Temploux selon Olivier de Spoelberch
Olivier de Spoelberch nous parle de l’aérodrome de Temploux - Namur.Les Spoelberch sont connus pour être à la fois des artistes et des entrepreneurs. Olivier, le benjamin de la famille, incarne parfaitement cet esprit polyvalent. Comme c’est souvent le cas pour le cadet, il a bénéficié d’une grande liberté, qu’il a exploitée au maximum pour nourrir sa créativité. Il est aujourd’hui engagé dans une multitude de projets divers. Arrivé dans le Namurois en 1986, Olivier de Spoelberch cherchait des terres pour se lancer dans l’agriculture biologique. C’est ainsi qu’il a trouvé, à Flawinne, un magnifique domaine en piteux état, qu’il a restauré avec soin pendant quinze ans. Passionné par l’aviation depuis l’enfance, il est pilote depuis 1967 et a découvert le vol à voile en 1971, lors d’un stage à Saint-Hubert. Depuis plus de 35 ans, il pratique le vol en avion, en planeur et en hélicoptère à l’aérodrome de Temploux. Investisseur dans la société STEMME, spécialisée dans la construction de motoplaneurs performants près de Berlin, il promeut ce type d’appareil qui permet de décoller avec un moteur, puis de voler sans, comme un planeur, tout en conservant la sécurité de pouvoir redémarrer le moteur en cas de besoin. La passion de l’aviation remonte loin dans la famille : en 1938, Eric de Spoelberch, l’oncle d’Olivier, était déjà pilote d’essai pour la firme Renard à Evere et travaillait régulièrement pour l’armée de l’air. L’aérodrome de Temploux, lui, a une histoire militaire : en 1944, les Américains l’ont choisi comme base aérienne pendant la bataille des Ardennes et l’ont utilisé pour rapatrier les soldats alliés vers l’Angleterre. Depuis les années 70, Madame Bertrand possédait l’aérodrome, mais, souhaitant le vendre, elle a cherché durant plusieurs années un acquéreur désireux de poursuivre l’activité. En 2017, Olivier a rencontré par hasard Benjamin de Broqueville et son épouse Vanina Ickx. Ensemble, ils ont décidé de se lancer dans l’aventure. Les décisions ont été prises rapidement, et les travaux ont été menés tambour battant. Le premier projet fut la construction d’un magnifique hangar métallique destiné à accueillir la société SONACA AIRCRAFT, qui avait choisi de produire un avion d’entraînement, le Sonaca 200. Ils se sont ensuite attelés à la réalisation d’une piste en dur, permettant aux avions de décoller et d’atterrir par tous les temps car l’ancienne piste en herbe devenait souvent impraticable en hiver. Puis, le trio s’est intéressé au bâtiment principal, qui était en grande partie abandonné. La décision a été prise de le reconstruire entièrement pour y créer un restaurant, une tour de contrôle, des bureaux, une grande salle polyvalente et un rooftop spectaculaire. Les travaux ont duré deux ans, et le résultat est bluffant. Olivier, spécialisé dans le travail du bois, du plâtre et des résines, a laissé libre cours à son imagination pour créer des décors intérieurs uniques. La tour de contrôle, construite au centre d’un bassin avec des carpes japonaises, est probablement la seule de ce genre au monde ! Concernés par l’impact énergétique de leurs activités, ils ont choisi d’installer des pompes à chaleur et des panneaux solaires sur les toits, au nombre de plus de 700, afin de subvenir aux besoins électriques du bâtiment. Pour les avions, ils proposent de l’essence sans plomb adaptée aux moteurs récents. De plus, pour minimiser l’impact sonore sur le village voisin de Temploux, ils ont modifié les circuits des avions et opté pour des appareils moins bruyants pour le remorquage des planeurs et pour le para-club. Ils ont aussi investi dans un treuil, permettant de lancer un planeur à 400 mètres en une minute, sans bruit, et avec seulement un litre de carburant. Grâce à ces initiatives, Temploux est devenu un pôle économique important, accueillant désormais huit entreprises et employant près de 130 personnes. La société SOURSE, créée par Olivier et Benjamin, se concentre sur la surveillance des pipelines, routes et chemins de fer, en développant des instruments sophistiqués capables de détecter automatiquement les anomalies et de les traiter en temps réel. Conscient des enjeux climatiques actuels, Olivier ne cherche pas à développer l’aviation à l’aérodrome. Il souhaite plutôt en faire un lieu convivial où il fait bon venir en famille. Un château gonflable, un bac à sable et des jeux permettent aux enfants de s’amuser, tandis que les parents profitent d’un cadre agréable avec, en toile de fond, un coucher de soleil exceptionnel et quelques avions, planeurs ou parachutistes en guise de spectacle. L’aérodrome offre une alternative locale précieuse, alors qu’il est essentiel de réduire nos déplacements. Les salles de réception et le rooftop permettent d’allier l’utile à l’agréable et ont déjà accueilli divers événements : concerts, projections de films, mariages, présentations de voitures, vernissages, rallyes automobiles et incentives. Olivier, qui visite l’aérodrome quotidiennement, s’efforce d’en faire un lieu toujours plus attractif, et il se projette déjà dans un nouveau grand projet culturel dans les Marolles… Nous remercions Philippe de Potesta d’avoir rencontré Olivier et de nous faire découvrir ce lieu. Découvrez l’histoire de l’aérodrome de Temploux
L'univers poétique d'Olivier Terlinden
Dieu, que cela fait du bien ! 150 pages de délices ….. ou comment pénétrer à pas feutrés dans un univers magique et amical. Voici le premier récit, qu’on peut qualifier d’initiatique, écrit par Olivier Terlinden, 36 ans, agronome et photographe-nature, assurément philosophe-poète car l’amour de la nature lui permet de transmettre de très belles pensées, telles : « la forêt…apportait un sentiment d’éternité » (p.96) ou « Mai est un mois pour travailler la terre, et un mois pour la contempler » (p.57).Tout commence par le désir irrépressible des trois écoliers fascinés par une propriété entourée d’un vieux mur et qui, selon la légende, recèlerait un trésor…Il s’agit du domaine d’Hermeline, autrefois abbaye ; il semble maintenant dédié à la nature qui s’y installe voluptueusement.Un vieillard, châtelain-jardinier y habite encore et, en pleine tempête, recueille le jeune François. Une belle complicité naîtra entre eux et, avec douceur et affection, l’aïeul initiera François à la beauté de la nature : « …au-delà du mur et des arbres entrelacés… quelque chose en ces lieux respirait »(p.22). Voilà, on est prêt à entrer dans l’émerveillement. « Au-delà du vieux mur », le titre de votre livre est déjà un peu magique et le lecteur se sent prêt à enjamber le mur en question. Comment est née chez vous l’envie d’évoquer cela ? Ces dernières années, j’ai passé de longues heures à marcher en forêt autour du village de Néthen, un petit carnet à la main. J’ai photographié les arbres, les collines, les vallons, les animaux qui les peuplent. J’ai goûté aux odeurs du bois, palpé les troubles et les joies que l’on ressent parfois en marchant dans des lieux imprégnés d’histoire.Je suis né à Néthen. Les premières années de la vie sont essentielles dans la construction de l’imaginaire. Le village abrite un domaine insolite, un ancien couvent entouré d’un long mur de briques. J’ai eu la chance d’avoir un pied à l’extérieur du domaine, et un pied à l’intérieur. D’imaginer les mystères que l’on envisage depuis l’extérieur, connaitre les merveilles que l’on rencontre à l’intérieur. Par ce roman, je souhaitais inviter le lecteur à vagabonder en ces lieux, entre rêve et réalité. Vous scandez l’histoire en trois parties : la rencontre, la croissance, l’envol et cela s’apparente aussi bien au vécu de la semence qu’à la croissance de François, l’enfant émerveillé et durement touché par la vie. L’optique de la transmission vous a-t-elle habité dès le début de votre écriture ? La nature, le silence, le temps qui passe ont été mes premiers lieux d’inspiration. Puis le récit s’est peuplé de personnages. François, ses amis d’enfance, le vieil homme. « Sans doute le vieux avait-il senti ma solitude. Il m’adopta comme un fils. » Ce vieil homme est une figure d’amitié et de transmission. Quand François rencontre le vieil homme qui l’accueille lors de la tempête, qu’il entend « son pas serein » sa voix paisible et qu’au fil du temps il en vient à l’appeler « Bon-Papa » on a l’impression que ces souvenirs chaleureux font partie de votre enfance : est-ce possible ? Quand j’étais enfant, mon grand-père me racontait des histoires. Quand on se promenait avec lui, tout prenait la grandeur des légendes : tel chêne abritait la fée Bleuette, telle souche le troll Barbapoux. Bon-Papa était un homme bon. Il m’a inspiré en partie le personnage du vieil homme, et sa mythologie a influencé celle du domaine d’Hermeline. Sans doute m’a-t-il transmis quelque parfum d’un passé aujourd’hui effacé. « La terre est pareille à une femme. Ce n’est pas tout d’y poser les mains, il faut pouvoir l’admirer » (p.57) Voulez-vous signifier par là l’importance vitale de prendre du recul par rapport aux évènements et vanter cette vertu fondamentale qu’est la patience ? En tirez-vous une leçon ou une « morale » à la façon de La Fontaine ? Je ne suis pas sûr que les livres aient pour vocation de proposer des leçons, des morales. La littérature, comme la peinture ou la musique, a pour vocation d’être, pour la beauté de l’être. Elle est fenêtre ouverte sur la lumière. Ceci dit, je pense qu’on ne peut produire du fruit qu’en aimant. Et que l’amour demande de la patience. C’est valable dans la relation de couple, dans l’amitié,... mais aussi dans le lien à la terre, au bois, aux mots, matières que travaillent le paysan, l’artisan, le poète. En tant que photographe, y a-t-il un lieu privilégié dans lequel vous pénétreriez avec le plus de joie et de respect ? J’aime les lieux bercés d’ombres et de lumière, les lieux dressés vers le ciel, les lieux qui racontent des histoires. Un pareil endroit pourrait être une abbaye du XIIème siècle, habitée ou en ruine, sur le sommet désert d’une montagne. Photographe et agronome, l’émerveillement sous-tend votre vie. Pouvez-vous expliciter cela ? L’émerveillement a cette faculté de détourner l’homme de lui-même, de ses ambitions, ses préoccupations. De le tourner vers plus grand, vers le beau, vers l’autre. C’est l’élan qui pousse le fiancé vers sa belle, retient la nuit venue l’artisan sur son œuvre, invite le paysan à contempler sa terre, offre au moine une larme dans la prière. Pour Maurice Zundel, l’émerveillement n’est-il pas l’expérience spirituelle par excellence ? Un grand merci à Claire de Ribaucourt pour cet interview. Il ne nous reste plus qu’à découvrir ce livre !
Les JO de Paris 2024
Entretien avec le baron Pierre-Olivier Beckers-Vieujant, ancien président du Comité Olympique et Interfédéral Belge. Vous aviez des responsabilités particulières dans l’organisation des derniers Jeux Olympiques. Vous pourriez nous les rappeler ? Depuis fin 2017, j’ai assuré la présidence de la Commission de Coordination des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Mon rôle a été en premier lieu de garantir que la France et son comité d’organisation délivrerait bien en temps et en heure, et dans le budget annoncé, la vision développée par Paris 2024 dans son dossier de candidature. Par ailleurs, mon rôle était d’assurer le lien entre d’une part les parties prenantes principales du Mouvement Olympique, à savoir le Comité International Olympique (le CIO), les Fédérations internationales et les Comités Nationaux Olympiques, et d’autre part le comité d’organisation et les différents niveaux de pouvoir en France afin d’assurer la meilleure mise à disposition des ressources et compétences nécessaires à la bonne réalisation du projet. Comment évaluez vous les performances de nos athlètes belges y compris celles qui n’ont pas été gratifiées avec une médaille ? Il ne fait aucun doute que nos “Teams Belgium” Olympiques et Paralympiques ont merveilleusement performé durant ces Jeux. Dans l’ensemble, la taille de nos délégations, le nombre de médailles obtenues et en particulier le nombre de médailles d’or, le grand nombre de quatrième places, certainement frustrantes mais ô combien révélatrices du potentiel de podium de nos athlètes, et enfin le grand nombre de places de finalistes, tous ces éléments de mesure sont des marqueurs et démontrent combien les efforts et investissements renforcés depuis 20 ans sont en train de porter leurs fruits. Notre pays, et ses communautés ne voient plus le sport de haut niveau comme un signe d’élitisme discriminatoire, mais au contraire comme un moteur de bien-être pour nos jeunes et surtout un facteur d’inclusion et de solidarité. Paris 2024 fera très bonne figure dans les anales olympiques. Quel est selon vous son impact le plus significatif ? De l’avis général des observateurs internationaux, les Jeux de Paris 2024 sont les Jeux les plus extraordinaires de l’histoire des Jeux modernes ( qui ont commencé en 1896). Dès 2017, la vision de Paris 2024 a rejoint celle du CIO pour renforcer le rôle des Jeux Olympiques afin de leur donner une dimension plus inclusive, plus responsable, plus durable, plus urbaine, et plus utile. Pour la première fois dans l’histoire des Jeux, il y avait exactement le même nombre d’athlètes masculins et féminins. Les Jeux ont été organisés avec un budget, certes élevé mais couvrant des besoins réels d’infrastructures dans la région Parisienne, inférieur de plusieurs milliards d’euros par rapport à la dernière édition de Tokyo en 2021. Paris 2024 s’est engagée à réduire de 50% son impact carbone par rapport au passé et à développer une série d’initiatives remarquables sur le plan environnemental. Des centaines de contrats ont été octroyés à des très petites et moyennes entreprises et à des entreprises issues de l’économie solidaire et responsable. Et ce qui restera dans toutes les mémoires, ce qui différencie Paris de tous les autres Jeux, c’est d’avoir voulu amener le sport au cœur de la ville, dans des stades éphémères urbains, là où les gens vivent, et avec ce point fort en plus, d’avoir pu installer dans la ville Lumière le sport au beau milieu de paysages et bâtiments iconiques. La devise de Paris était : “Ouvrons grand les Jeux” ! Cette promesse a été pleinement tenue, avec des célébrations populaires et des manifestations d’amitié et de solidarité tout au long de l’été ! Comment expliquez vous la popularité des jeux paralympiques ?La popularité extraordinaire des Jeux Paralympiques de Paris 2024 tient à plusieurs facteurs. Tout d’abord, je veux croire que les mentalités ont continué à évoluer ces dernières années et que la volonté d’inclusion, même si le travail n’est pas terminé, est plus forte que jamais. Ensuite, il y a la performance des athlètes. À chaque édition des Jeux Paralympiques, le niveau des compétitions augmente. Les athlètes font vibrer les supporters par leur mérite sportif intrinsèque. À cela s’ajoute que Paris 2024 a voulu résolument montrer un visage égalitaire : pour la première fois dans l’histoire des Jeux, l’emblème, la devise et les mascottes étaient identiques et communes ! Il est certain ensuite que le succès extraordinaire de ces Jeux Olympiques a déclenché les passions, en particulier celles de millions de Parisiens et autres supporters qui avaient abandonné Paris à la mi-juillet et qui se sont rendus compte de ce qu’ils avaient manqué ! Heureusement, avec les Jeux Paralympiques, il leur a encore été possible de regarder la deuxième mi-temps de ces Jeux ! Enfin, le fait de les vivre dans notre fuseau horaire nous a permis de les suivre avec beaucoup plus d’intensité. Il est clair que ceci sera un défi dans quatre ans à Los Angeles. Quels sont les principaux défis auxquels l’idéal olympique pourrait être confronté à l’avenir ? Les Jeux Olympiques et dans leur sillage, l’idéal Olympique qui est de contribuer à rendre le monde meilleur par le sport, ont une visibilité qui permet de réaliser de grandes choses, mais qui fait aussi des jaloux et des envieux. Les Jeux Olympiques sont le plus grand événement pacifique au monde. La vision du CIO est un modèle de solidarité, qui se traduit par la volonté de redonner l’argent généré par le sport au plus grand nombre d’athlètes et au plus grand nombre de pays. Face à ce modèle, plusieurs pays ou organisateurs d’événements rêvent d’organiser des Jeux spectaculaires, où tout serait permis, y compris bien sûr le dopage sans limites, et dans lesquels quelques athlètes privilégiés et quelques fédérations de sport rafleraient toute la mise. Le Mouvement Olympique devra donc trouver les parades pour éviter que ce “tout à l’argent”, “tout à quelques-uns”, et “tout à la gloire de sombres objectifs politiques de quelques pays”, ne prennent le dessus. La récupération politique du sport, qu’hier encore nous croyons définitivement enterrée dans une ère post-soviétique et post-Allemagne de l’Est est en train de faire un retour en force.Le dernier grand défi de l’Olympisme est de trouver le moyen d’intégrer la technologie des jeux vidéos et sports virtuels, qui contribuent à l’explosive obésité de nos jeunes, au sein même des Jeux et des nombreuses initiatives Olympiques, tout en maintenant au premier plan les valeurs fondamentales de l’Olympisme que sont le respect, l’amitié, l’excellence et la solidarité. Avez-vous un souhait particulier ou une ambition personnelle pour le sport belge ?Cela fait plus de 20 ans que je travaille comme bénévole au sein du mouvement Olympique car j’ai la conviction que les images positives du sport et les valeurs de l’Olympisme, qui représentent en fait les valeurs fondamentales de la vie, peuvent contribuer à construire un monde plus juste, plus solidaire, plus inclusif. Un monde peuplé de citoyens en meilleure santé physique et mentale, qui dès lors seront mieux à même d’offrir plus, lors de leur passage sur terre, à notre petite mais chère planète.Cet idéal est intact et motive mon espoir de voir demain des “Teams Belgium” encore plus performants car l’image formidable de nos athlètes et para-athlètes a le potential de décider nos concitoyens à bouger….dans tous les sens du terme.Nous remercions le baron Johan Swinnen pour cette fantastique interview.Copyright Paris 2024/Getty ImagesCopyright Belga image
Hope Happening
Cher Gauthier, Tu es la cheville ouvrière de l’événement “Hope Happening” qui aura lieu fin septembre, au Heysel, à l’occasion de la venue du Pape François. Cet événement est destiné aux jeunes de 12 à 30 ans, croyants et non-croyants. Pourquoi t’es-tu lancé dans ce projet ? Il y a deux ans, j’ai décidé de quitter mon poste de directeur général Belgique d’une société internationale pour laquelle j’ai travaillé pendant 20 ans. J’avais pris cette décision pour pouvoir racheter une entreprise et pour avoir plus de temps à consacrer dans des projets qui avaient plus du sens par rapport à ma foi. Fin avril, j’ai rencontré Sofi Van Ussel, directrice de la pastorale des jeunes en Flandre à une soirée de Logia qui veut promouvoir une parole chrétienne dans le débat public. Elle avait été présentée comme la personne en charge du festival des jeunes dans le cadre de la venue du pape en Belgique le WE du 28/29 septembre. La venue du pape en Belgique était une occasion extraordinaire que nous recevions, nous catholiques belges, pour donner un nouveau souffle à notre Église, pour faire passer un message d’espérance dans la société et pour permettre à des milliers de jeunes de vivre un rassemblement un peu comme les JMJ (Journées mondiales de la jeunesse). Très vite, je me suis engagé dans le projet comme bénévole et grâce à mon profil biculturel (flamand et francophone) et mon expérience professionnelle, Sofi m’a demandé de l’assister dans l’organisation générale. Le communiqué de presse invite tout le monde à participer à cet évènement : croyant, non-croyant ou en recherche de Dieu. Comment accueillir les non-croyants et leur permettre de collaborer pleinement à ce rassemblement ? Le Hope Happening du 28 et 29 septembre se compose de 4 grands moments. Tout d’abord, une marche au départ de 3 points de Bruxelles vers le palais du Heysel. Ensuite, un festival qui s’articule autour des 3 expériences : 1. Des groupes de musique chrétiens (ou à inspiration chrétienne), 2. Un village où différentes communautés/associations proposeront des activités pour les jeunes et 3. Des témoignages de personnes inspirantes. Le troisième moment est celui de la prière commune, suivie de la soirée et enfin, après la nuit où tous les jeunes pourront dormir dans le Heysel, il y aura le dernier moment qui sera la messe du dimanche 29 septembre à 10h avec le pape dans le stade Roi Baudouin. Comme des mini-JMJ, le Hope Happening se veut être un rassemblement unique qui permet aux jeunes de découvrir le Christ ou de renforcer leur amitié avec lui. Le fait de voir d’autres jeunes engagés peut aussi être une vraie source d’inspiration. Le but est donc de rassembler tous ces jeunes, chacun avec leur parcours individuel, autour de la visite du pape en Belgique et de vivre tous ensemble un moment d’espérance. Est-il encore possible, de s’inscrire à un des 4 grands moments que vous organisez ? Oui ! Il suffit d’aller sur le site www.hopehappening.be pour s’y inscrire. Chaque jeune inscrit au Hope Happening reçoit aussi l’entrée pour la messe dans le stade avec le pape. Bien que les places pour les inscriptions individuelles et pour de nombreux groupes soient déjà complètes pour la messe, nous avons reçu un nombre de places suffisant du comité national afin de pouvoir accueillir un maximum de jeunes, mais ne tardez pas ! En-dehors de cet événement, ton épouse et toi-même êtes impliqués dans la vie de votre paroisse. En quoi consiste cette participation ? Que vous rapporte-t-elle ? Nous avons vécu, il y a 3 ans, un moment fort quand nous sommes partis avec nos 5 enfants à Madagascar pour rencontrer le Père Pedro dans son village de Akamasoa. En rentrant de ce voyage, nous avons vraiment senti que nous devions nous investir plus pour Dieu. Six mois après, nous faisions un pèlerinage en Terre Sainte et à notre retour, on proposait à Raphaëlle de devenir la nouvelle animatrice pastorale. Je venais de quitter mon travail et je cherchais une entreprise à racheter. Depuis Raphaëlle et moi, sommes très impliqués dans la vie de notre paroisse à La Hulpe. Pour le moment, Raphaëlle est en train de mettre en place OClocheren Belgique. C’est une application digitale au service de la communication de la vie de la paroisse qui encourage la fraternité et l’esprit de famille. ‘Hope Happening’ claque comme une voile d’espérance : comment en voyez-vous les retombées ? Beaucoup de personnes ont, après les JMJ de Paris ou de Cologne, découvert la foi ou ont été renforcées dans leur foi. Notre souhait est d’écouter les jeunes, de leur permettre de vivre un moment d’intériorité et de partage. Comme l’a demandé le pape aux JMJ de Lisbonne, que les jeunes se lèvent, qu’ils cheminent dans l’espérance à la suite de Jésus et qu’ils partagent la joie reçue avec les autres. Hope Happening est un message d’espérance pour les jeunes car ce sont eux qui seront l’Église de demain ! Si vous voulez nous soutenir ou avez des questions, n’hésitez pas à envoyer un mail à info@hopehappening.beInterview de Gauthier Morel de Westgaver réalisée par le comité de rédaction de l’ANRB.
Salon des Arts et du Terroir
Le prochain Salon des Arts et du Terroir de l’ANRB ouvrira ses portes les 14, 15 et 16 février 2025 et vous présentera plus de 20 talents artistiques de l’association. La nouveauté de cette 5e édition sera la découverte de produits de bouche d’exception. Vous êtes artisans culinaires ou patron d’une production de délices : sucrés, salés, fermentés, naturels, transformés, etc. ? Posez votre candidature en complétant le formulaire en ligne. Ce sera l’occasion de présenter de visu, oralement et gustativement votre spécialité culinaire.
L'Europe dompte l'IA
À l’image d’un cheval fougueux, l’Intelligence Artificielle (IA) fait preuve d’une ardeur impétueuse et semble être totalement indomptable. Le dressage des chevaux révolutionna pourtant le transport, l’agriculture, la mobilité des armées, le travail et les loisirs, et contribua de manière significative au développement des sociétés humaines. Voilà qui a de quoi rassurer : l’intelligence artificielle doit donc être encadrée pour mieux correspondre aux attentes du monde dans lequel elle est née. La rejeter est d’ores et déjà considéré comme une attitude absurde tant l’IA s’est rendue indispensable dans des secteurs tels que la santé, la finance, la mobilité, le commerce, l’énergie, l’éducation, l’industrie ou l’agriculture.Certains diront que l’arrivée des trottinettes électriques aurait dû permettre de fluidifier la mobilité tout en réduisant les émissions de CO2, mais que le manque de législation pour les encadrer a fini par autoriser indirectement leurs usagers à circuler n’importe où et dans n’importe quelles conditions. Pour éviter que son utilisation soit mal « gérée » et afin d’assurer des conditions optimales pour son développement, l’Union Européenne a décidé de réglementer le recours à l’intelligence artificielle.Il y a quatre ans, un premier cadre réglementaire concernant l’IA fut proposé par la Commission européenne. Le Parlement s’était alors fixé pour priorité de veiller à la sûreté, à la transparence, à la traçabilité et au caractère respectueux des personnes et de l’environnement. Un classement recensant les « risques » que les différentes applications peuvent présenter pour notre civilisation fut également créé.Le 13 mars 2024, une réglementation européenne en matière d’intelligence artificielle, connue sous le nom d’AI Act ou de Loi IA, fut adoptée par le Parlement et approuvée par le Conseil européen le mois dernier. Cette loi pionnière vise à harmoniser les règles sur l’IA, en mettant l’accent sur ces « risques » pour garantir un développement et un usage responsables de cette technologie au sein de l’UE. Mais, au fond, de quels risques s’agit-il ? Basée sur l’EU Artificial Intelligence Act, voici une synthèse vulgarisée de cette loi et ses quatre « classes de risques » : 1. Les « risques inacceptables », tels que les systèmes de notation sociale et l’IA manipulatrice, sont interdits. Ces risques inacceptables incluent la manipulation cognitive et comportementale de personnes ou de groupes vulnérables, comme des jouets vocaux incitant les enfants à des comportements dangereux, ainsi que le classement social des individus basé sur des critères personnels et socioéconomiques. D’autres interdictions concernent la catégorisation et l’identification biométriques, ainsi que les systèmes d’identification biométrique en temps réel à distance, tels que la reconnaissance faciale. Des exceptions peuvent toutefois être autorisées pour certaines utilisations liées à l’application de la loi. 2. Les systèmes d’IA à « haut risque » comprennent les systèmes d’IA capables de malmener la sécurité et les droits fondamentaux : ceux qui sont utilisés dans les produits relevant de la législation de l’UE sur la sécurité des produits (voitures, aviation, jouets, etc.) ; mais aussi ceux qui relèvent de domaines particuliers devant être ajouté à une base de données de l’Union européenne (emploi, éducation, forces de l’ordre, etc.). 3. Les systèmes d’IA à « risque limité », soumis à des obligations de transparence : les citoyens doivent savoir qu’ils interagissent avec une IA (chatbots, deepfakes). Pour ce faire, il faudra clairement indiquer les médias ou contenus ayant été générés par une IA. Il est primordial de reconnaitre que chaque individu a le droit de s’opposer à des traitements automatisés qui ne comportent pas d’intervention humaine dans le processus décisionnel. Comme les êtres humains, les systèmes sont également susceptibles de commettre des erreurs, qu’elles soient causées par des défaillances techniques ou par des biais (discriminations) intégrés dans l’outil. 4. Les systèmes d’IA à « risque minimal ». Cette dernière catégorie n’est pas (encore) réglementée et inclut des applications comme les jeux vidéo et des filtres anti-spam activés par l’IA. Cette loi adoptée en mars 2024 ne sera totalement appliquée que dans deux ans, même si certains volets le seront plus rapidement. Il s’agit là d’une première « limite théorique » sensée réguler l’usage de cette arme pour laquelle une formation « éthique » spécifique devrait être dispensée à tous ses utilisateurs avant qu’une totale mise à disposition ne leur soit accordée. Une sorte de permis d’IA peut-être ? EU Artificial Intelligence Act : https://artificialintelligenceact.eu/fr/high-level-summary/ CNIL : https://www.cnil.fr/fr/intelligence-artificielle/intelligence-artificielle-de-quoi-parle-t-on Nous remercions le comte Pierre-Alexandre de Lannoy pour la rédaction de cet article.
Trait d’union entre particules
Ces trois livres nous invitent à découvrir des univers insoupçonnés où des forces façonnent notre quotidien ;"Le Papillon d’or" de Stéphanie Crayencour nous entraîne dans une quête poétique de transformation personnelle, "Mythologie du .12" de Célestin de Meeûs explore les symboles et les mythes modernes, tandis que "Petite philosophie des algorithmes sournois" de Luc de Brabandère met en lumière les mécanismes subtils des algorithmes qui influencent nos choix. Chaque auteur, à sa façon, nous offre une réflexion sur les puissances (invisibles) qui gouvernent nos existences. Luc de Brabandère : Petite philosophie des algorithmes sournois Éditions Eyrolles, 192pp, 2023. Chaque jour davantage, de nombreux algorithmes façonnent notre manière de vivre. Ce qui n’était autrefois qu’une simple technique de programmation est aujourd’hui devenu un moteur de transformation profonde de notre société. Dans ce bref ouvrage, à la fois dense et percutant, le philosophe présente ces formules de code informatique qui régissent désormais de nombreux aspects de notre vie quotidienne. Luc de Brabandère a grandi avec l’informatique. Durant ses études à l’École Polytechnique de Louvain, il s’intéresse aux algorithmes et publie dès 1985 Les Infoducs, un essai pionnier sur « la toile ». Dans ce septième volume des Petites Philosophies, il met à profit son instinct de vulgarisateur pour explorer le fonctionnement et l’influence des algorithmes dans la vie quotidienne, tout en en soulignant les limites. Il encourage ainsi une réflexion alliant inventivité et sens du devoir. Stéphanie Crayencour : Le Papillon d’Or : Mon exploration aux portes de l’au-delà Éditions Animae, 240pp., 2024. « En plein tournage, ma respiration s’accélère, devient haletante, irrégulière... Je ressens l’envie soudaine et irrépressible de mourir. À des centaines de kilomètres de là, mon frère Max est en train de mettre fin à ses jours. » À cet instant, Stéphanie Crayencour ressent la présence de son frère qui l’entoure d’amour et la visite dans ses rêves. Elle commence alors à s’interroger sur la mort et l’au-delà, explorant ces questions métaphysiques comme l’a fait son arrière-grand-tante Marguerite Yourcenar. Cette quête qui bouleversa toutes ses perceptions de la réalité l’amèneront à tisser des liens entre science, conscience et spiritualité. « Ce qui ressort de cette enquête rigoureuse et dynamisante, c’est que la mort est un degré supérieur de la vie. On sort de ce livre ému, joyeux, plus dense et plus riche. » (D. van Cauwelaert). Célestin de Meeûs : Mythologie du .12 Éditions du sous-sol, 144pp, 2024. Dans ce premier roman, Célestin de Meeûs nous plonge dans diverses atmosphères : il raconte un jour de solstice d’été lors duquel Théo et Max, deux amis, passent leur temps à errer, fumer des joints et plaisanter pour combler le vide de leur existence. En parallèle, le lecteur suit Rombouts, un médecin dévasté par la séparation brutale qu’il a vécue avec sa femme et ses enfants, conséquence d’une infidélité, si brève fut-elle. En même temps, un homme ivre, remâche sans cesse ses insuccès avant de se perdre dans un soliloque paranoïaque abracadabrant. Ces personnages partagent une perte de contrôle sur le réel, influencés par diverses substances et par des émotions intenses dominant la raison. Ce roman explore ces instants délicats où tout nous échappe, où l’imprévu surgit brusquement au cœur d’une vie qui semble si ordinaire.
